La voiture autonome, un rêve pas si inaccessible que cela

La conduite autonome se fait attendre. Le fait que l’on range les fonctionnalités d’aide à la conduite sous cette appellation n’aide certainement pas à ce que le grand public, déçu de ce qu’il perçoit, montre un réel intérêt. Cela pourrait pourtant motiver les constructeurs à investir plus largement encore dans le domaine, et ce, malgré les temps difficiles.

L’actualité : l’entreprise israélienne Mobileye, filiale d’Intel, a un plan bien défini pour faire de la conduite véritablement autonome une réalité.

Contexte : si les voitures ont tenu une place de choix dans le plus grand salon dédié à l’innovation technologique, le CES de Las Vegas, la conduite autonome a fait beaucoup moins de bruit que les années précédentes.

  • De manière générale, on en entend beaucoup moins parler qu’avant. Signe d’un désintérêt de l’industrie ? Pas totalement.
  • Le fait est que le marché automobile a traversé des temps difficiles. Les actions de technologie automobile ont perdu plus de 1.000 milliards de dollars de valeur marchande, comme l’a d’ailleurs récemment souligné le PDG de Stellantis, Carlos Tavares.
    • Une situation qui n’a pas seulement touché Tesla.
  • Un contexte qui fait que les constructeurs automobiles sont aujourd’hui plus réticents à mettre de l’argent pour développer la conduite autonome.
    • La fin du partenariat de taxis sans conducteur Argo de Ford et de Volkswagen en octobre dernier en est le parfait exemple.
  • Une réticence qui contamine les investisseurs. Pourtant, il ne serait pas bon de confondre virage prudent et manque de progrès technologique, comme le souligne le Wall Street Journal.
  • Les entreprises actives dans le milieu de la conduite autonome, notamment Alphabet avec Waymo ou encore GM avec Cruise, poursuivent leur avancée. Les taxis sans conducteur circulent dans les rues.

Le détail : Mobileye a un plan bien défini, tant au niveau des progrès technologiques que des revenus potentiels, pour concrétiser la voiture autonome de demain. Et c’est sans doute ce qui fait toute la différence.

  • L’entreprise israélienne mise sur 2026 pour fournir la conduite autonome aux consommateurs. Il est notamment question d’ajouter un nouvel ensemble de capteurs sur les voitures équipées de son système.
  • Le PDG de l’entreprise, Amnon Shashua, a assuré au CES 2023 que son système de conduite autonome seul, SuperVision, lui permettrait d’engranger 3,5 milliards de dollars d’ici 2030.
    • Le système dans sa forme actuelle, « yeux sur la route, mains baissées », connaît une popularité croissante, notamment sur le marché chinois.
    • D’ici 2026, 1,2 million de véhicules seront équipés de SuperVision, selon l’entreprise.

« Nous avons constaté une forte réaction positive [depuis notre introduction en bourse en octobre] de la part de nos clients existants et de nouveaux constructeurs automobiles qui croient en notre vision de créer une technologie autonome et d’aide à la conduite basée sur l’IA, connectée au cloud, qui peut évoluer à l’échelle mondiale et offrir des avantages significatifs à des millions de conducteurs dans le monde »

Amnon Shashua, PDG de l’entreprise

Le fait que l’entreprise offre une vision plus concrète du développement de la conduite autonome que d’autres sociétés, notamment Tesla, joue en sa faveur. Mobileye se montre également plus loquace concernant ses progrès et ratés, une approche plus à même de convaincre les investisseurs, le grand public, mais aussi les régulateurs.

De plus, elle n’exige pas de la part des investisseurs un pari total sur l’autonomie totale comme pour Tesla – qui se chiffre tout de même à 15.000 $. Mobileye offre en effet plusieurs packs SuperVision offrant des niveaux différents d’aide à la conduite qui devrait soutenir une croissance rentable durant des années pendant qu’elle poursuit ses efforts pour offrir la conduite autonome pure et simple.

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