À cause des voitures électriques, « d’autres usines automobiles pourraient devoir fermer »

Si le marché des voitures électriques doit continuer à faire face à des prix de revient et de vente élevés, de nombreuses autres usines automobiles risquent de devoir fermer. C’est ce qu’a déclaré Carlos Tavares, cadre supérieur du géant de l’automobile Stellantis, lors du Consumer Electronics Show de Las Vegas.

Pourquoi est-ce important ?

Stellantis est le groupe automobile qui chapeaute, entre autres, Peugeot, Citroën, Opel, Fiat, Jeep et Chrysler. Quand le grand patron Carlos Tavares parle, toute l'industrie automobile écoute.

L’essentiel : les prix élevés des voitures électriques menacent de faire chuter la demande de voitures neuves à des niveaux nettement inférieurs à ceux enregistrés avant l’apparition de la pandémie. Ce rétrécissement du marché obligera les constructeurs automobiles à fermer davantage d’usines, selon le patron de Stellantis, Carlos Tavares.

Une inflation élevée : L’inflation élevée contraint de nombreux constructeurs automobiles à augmenter le prix de vente de leurs voitures.

  • Cette mesure est nécessaire pour permettre aux fabricants de faire face, entre autres, à la hausse du coût des pièces.
  • Toutefois, selon Carlos Tavares, cette augmentation de prix menace l’accessibilité financière des véhicules électriques. Cela risque d’entraîner l’abandon d’un certain nombre de clients.
  • M. Tavares a précisé que le coût des véhicules électriques a augmenté de 40 %. « C’est ce coût supplémentaire que le secteur automobile doit essayer d’absorber », a-t-il souligné.

Des marges bénéficiaires qui se réduisent :

  • Le haut dirigeant de Stellantis a averti dans le même temps que la reprise des stocks de puces pourrait faire perdre aux constructeurs automobiles leur pouvoir de fixation des prix à terme, ce qui pourrait entraîner une baisse des prix de vente.
  • Ce serait une bonne nouvelle pour les acheteurs de voitures, mais cela pourrait poser des problèmes à certains constructeurs automobiles, car leurs marges bénéficiaires diminueraient, surtout si d’autres coûts continuent d’augmenter.

Plafonnement des prix pour les clients : un récent rapport de l’agence Deloitte a révélé que de nombreux consommateurs se montrent intéressés par l’achat d’une voiture électrique, mais s’inquiètent de la hausse des prix.

  • Elle a noté que près de sept acheteurs potentiels de voitures électriques sur dix aux États-Unis ne voudraient pas payer plus de 50.000 dollars pour l’achat de leur prochaine voiture.

Encore des fermetures d’usines : Stellantis avait déjà annoncé le mois dernier la fermeture pour une durée indéterminée d’une usine d’assemblage à Belvidere, dans l’État américain de l’Illinois.

  • À l’époque, il avait également pointé du doigt le coût élevé de la production des voitures électriques. Auparavant, M. Tavares avait aussi prévenu que 10 à 15 usines automobiles en Europe pourraient devoir être fermées.
  • Le haut dirigeant de Stellantis avait par ailleurs évoqué la possibilité de transférer la production de voitures électriques vers un marché moins coûteux en Inde, entre autres.
  • Les Portugais ont aussi réaffirmé aujourd’hui qu’il faut s’attendre à de nouvelles fermetures partout tant que le secteur devra faire face à une forte inflation des coûts variables.
  • « La hausse des coûts due à l’électrification du marché est le défi le plus crucial auquel le secteur automobile est actuellement confronté. Si le marché se rétrécit, le secteur n’aura plus besoin d’autant d’usines. Il faudra alors prendre des décisions impopulaires. »

RVW

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