C’est le moment de vérité pour les prix du pétrole : que va décider l’OPEP+ et en particulier l’Arabie saoudite ?

C’est le moment de vérité pour les prix du pétrole : que va décider l’OPEP+ et en particulier l’Arabie saoudite ?
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Le 30 novembre, le cartel pétrolier et ses alliés se réuniront pour parler des quotas de production du pétrole. Certains s’attendent à de nouvelles coupes, ce qui pourrait alimenter les prix à la hausse, après des semaines d’accalmie.

Pourquoi est-ce important ?

À plusieurs reprises ces derniers mois, le cartel pétrolier a réduit sa production de pétrole, en vue de faire remonter les prix. Cela a fonctionné à chaque fois, mais temporairement. Car l'économie mondiale se refroidit, ce qui influence les prix à la baisse. La barre des 100 dollars, qui était l'objectif de l'Arabie saoudite, premier producteur mondial, est loin d'être atteinte. La question de la réunion de jeudi est de savoir si l'OPEP+ va profiter de la situation géopolitique pour annoncer de nouvelles coupes.

Dans l’actu : l’OPEP+ se réunit le 30 novembre, à Vienne.

  • Les treize pays de l’OPEP, ainsi que leurs alliés, dont la Russie, discuteront des quotas de production du pétrole.
  • Deux scénarios se dessinent selon plusieurs sources qui ont parlé à Reuters et au Financial Times :
  • Pour l’heure, dans le cadre d’une série de mesures qui ont débuté fin 2022, l’OPEP+ a réduit sa production totale de 5,16 millions de barils par jour, soit 5% de la demande mondiale quotidienne. 3,66 millions de barils sont à charge de l’OPEP+, le reste provient de réductions supplémentaires de l’Arabie saoudite et de la Russie, en dehors du cartel.

L’Arabie saoudite est la clé

L’essentiel : la tentation géopolitique.

  • Il se dit que certains pays arabo-musulmans du cartel voudraient envoyer un message, dans le cadre du conflit israélo-palestinien. L’Iran, l’Algérie et le Koweït plaideraient pour des réductions supplémentaires.
  • Mais cela lancerait, encore plus qu’aujourd’hui, une guerre des prix du pétrole et une attaque frontale contre les États-Unis et Joe Biden, qui se représentera en novembre prochain. Les prix des carburants sont un facteur essentiel dans la politique intérieure américaine.
  • Beaucoup dépendra du plus gros producteur mondial : l’Arabie saoudite. Et ce pays résonne avant tout sur le plan économique. Riyad a réduit sa production d’un million de barils par jour jusqu’à la fin de l’année. Elle pourrait décider de prolonger cette mesure.
  • Mais face à la baisse des prix du pétrole, ces dernières semaines, il n’est pas impossible que l’Arabie saoudite décide de coupes supplémentaires. Il restera alors à voir si cela se fera dans le cadre de l’OPEP+ ou en dehors.

Loin de la barre des 100 dollars

L’évolution : les prix ne vont pas dans le bon sens pour Riyad.

  • Le baril de Brent, la référence en Europe, est passé en dessous de la barre des 80 dollars, ces dernières semaines, alors qu’il était encore affiché à 98 dollars en septembre dernier. Ces derniers jours, les rumeurs de nouvelles coupes ont alimenté les prix du pétrole à la hausse, faisant passer le baril à 82 dollars.
  • Il est important pour l’Arabie saoudite de placer la barre haut au niveau des prix, pour alimenter ses finances publiques et réaliser ses projets pharaoniques qui doivent lui permettre de passer dans le monde de l’après-pétrole.
  • Dans ce calcul, Riyad préfère produire 9 millions de barils par jour (sa production actuelle) à un prix plus élevé, que 12 millions de barils par jour (sa capacité maximale) à un prix moins élevé.
  • Vendredi dernier, le ministre de l’Énergie saoudien estimait que la récente baisse des prix était le fruit « des spéculateurs », et pas de la baisse de la demande mondiale. Ce qui pourrait suggérer que le rôle de l’État arabe est loin d’être terminé.
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