Ces deux nouveaux indicateurs pour vérifier l’évolution en temps réel de la maladie

Les chiffres restent stables pour ce dernier jour du mois d’avril. Leur évolution positive pousse même le SPF Santé publique à diminuer le nombre de conférences de presse. À partir de la semaine prochaine, elles auront lieu les lundis, mercredis et vendredis.

Les chiffres de ces 24 dernières heures

  • 178 personnes ont été admises à l’hôpital pour une infection à coronavirus. 293 en sont sorties.
  • Cela porte le nombre de lits occupés à 3.609, soit une diminution de 124 en 24 heures. 769 patients sont actuellement soignés dans les unités de soins intensifs (-24).
  • 111 nouveaux décès ont été annoncés ce matin. 51 personnes sont décédées à l’hôpital et 60 dans les maisons de repos. 75 % des décès en maisons de repos avaient été testés positifs au covid-19.
  • Cela porte le nombre de décès total en Belgique à 7.594.
  • Selon les critères actuels fixés par le Risk Management Group, 6.964 tests ont été effectués depuis hier. 660 sont revenus positifs.

Les chiffres présentés en cette fin de semaine restent stables que ce soit au niveau des hospitalisations que des décès. Le graphique du statisticien Nicolas Vandewalle montre bien que la situation dans hôpitaux s’améliore de jour en jour et que le nombre de décès totaux commence doucement à atteindre un plateau.

Deux précisions sur ces chiffres

Le décompte du nombre de personnes hospitalisées pour une infection au coronavirus a été revu. Avant, toutes les personnes hospitalisées qui étaient testées positives étaient reprises dans les chiffres annoncés même si elles étaient à l’hôpital pour un autre problème de santé. Aujourd’hui, seules les personnes qui sont soignées pour des symptômes aigus de la maladie sont reprises dans les chiffres quotidiens. Cela donne une définition plus précise du nombre de malades atteints du covid-19 dans les hôpitaux. Cette redéfinition explique pourquoi hier nous étions à 4.050 personnes hospitalisées et aujourd’hui nous en sommes à 3.609.

De plus, le porte-parole et infectiologue Yves Van Laethem a déclaré ce matin qu’en réalité environ 15.000 tests étaient effectués tous les jours en Belgique, mais qu’ils n’étaient actuellement pas tous comptabilisés par Sciensano. Une analyse plus détaillée des tests devrait être publiée la semaine prochaine.

Selon Emmanuel André, qui est maintenant en charge de la coordination nationale du tracing, le nombre de tests effectués devrait encore augmenter avec le début du déconfinement.

Les indicateurs de l’évolution de l’épidémie

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus en Belgique, les experts évaluent l’évolution de la maladie via deux grands indicateurs:

  • Le nombre de patients aux soins intensifs: il permet de vérifier que les hôpitaux ne sont pas surchargés et qu’ils savent gérer les cas les plus graves. Mais cet indicateur montre l’évolution avec beaucoup de retard. Il faut parfois plusieurs semaines avant qu’un malade n’y soit transféré.
  • Le nombre d’hospitalisations: cet indicateur est aussi un peu en retard sur l’évolution, mais beaucoup moins que celui des soins intensifs. Il faut toutefois quelques jours avant qu’une personne infectée ne présente d’importants symptômes qui la poussent à se rendre à l’hôpital.

Avec le déconfinement qui approche, le SPF Santé publique a donc porté une attention particulière à deux autres indicateurs qui permet de voir l’évolution presque en tant réel.

  • Le nombre d’infections respiratoires dans la population qui est rapporté par des médecins généralistes dits ‘vigiles’. C’est un système qui est déjà mis en place pour surveiller l’apparition de la grippe en Belgique. Généralement, ces rapports ont quelques jours d’avance sur l’indicateur ‘hospitalisation’.
  • Le nombre d’absences pour maladie chez les fonctionnaires qui a tendance à augmenter lorsque la présence de la maladie est plus importante. Par exemple, début mars, juste après les vacances de carnaval, le nombre d’absences a anormalement augmenté en comparaison aux autres années. Ce pic coïncide avec le retour de vacanciers ayant séjourné dans des pays touché par le virus où ils auraient été infectés.
Sciensano

Ces deux indicateurs qui sont actuellement stables seront surveillés par les experts afin de prévenir le plus rapidement possible d’un nouveau pic de contaminations lors des différentes phases du déconfinement.

Inquiétudes croissantes pour les enfants

La maladie de Kawasaki

Au Royaume-Uni et en France, les médecins ont prévenu d’une augmentation significative du nombre d’enfants atteints de la maladie de Kawasaki. Ces enfants présentent les symptômes suivants: fièvre, ganglions gonflés, peaux des mains et de pieds irritées, douleurs abdominales, nausées et vomissements.

Il n’y a, pour l’instant, aucune preuve que la recrudescence de cette maladie soit liée à l’épidémie de coronavirus, indique Yves Van Laethem. Certains enfants ont été testés positifs au covid-19 et d’autres sont négatifs. Le virologue conseille vivement aux parents qui voient de tels symptômes chez leur enfant d’aller chez leur médecin ou leur pédiatre. Il n’y a aucune raison que cette maladie soit moins bien traitée en raison de la crise.

Le retour à l’école

Certains parents s’inquiètent aussi du retour des enfants à l’école dans les prochaines semaines. Nombreux sont ceux qui pensent que cela va entraîner une forte augmentation de l’épidémie. De plus, ils craignent que ça crée des risques inconsidérés pour les parents et les grands-parents qui gardent ces enfants.

Yves Van Laethem se montre rassurant sur ces deux points. Contrairement à la grippe, les enfants jouent un faible rôle de la propagation de l’épidémie de covid-19. La transmission entre adultes est beaucoup plus probable que celle entre un enfant et un adulte. Il ne dit pas que c’est impossible, mais que les risques sont faibles.

On remarque d’ailleurs que le nombre d’enfants qui ont été testés positifs au covid-19 est très faible. S’il faut bien sûr rester prudent, selon les experts, il ne faut pas non plus s’inquiéter outre mesure de ce retour à l’école dès le 18 mai.

Sciensano

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