Les aires de repos pour les camions électriques Tesla consommeront autant d’énergie qu’une petite ville

Les premiers semi-remorques Tesla sont attendus le mois prochain, 5 ans après leur présentation.

Pourquoi est-ce important ?

La transition écologique ne pourra pleinement se faire que si l’ensemble des moyens de transport deviennent verts. Ainsi, si la plupart des efforts mis en place se concentrent sur les voitures des particuliers, les camions aussi doivent évoluer pour être moins polluants. Or, l’électrification de tels véhicules représente de nombreux obstacles, notamment ceux liés à leur recharge.

Dans l’actu : Les aires de repos destinées aux camions électriques consommeront énormément d’énergie, autant qu’une petite ville, selon les calculs de la National Grid Plc, gestionnaire du réseau du transport britannique. Quant aux stations de recharge, elles consommeront autant qu’un stade sportif.

  • Tesla s’apprête à livrer ses premiers semi-remorques électriques destinés au transport de marchandises. Ces derniers sont censés être capables de transporter une charge complète de 40 tonnes sur environ 800 km avec une seule charge.
  • Ce type de véhicule devrait accélérer la transition vers le transport électrifié, mais les responsables de la fourniture d’électricité commencent à s’interroger sur leurs capacités à répondre aux besoins énergétiques de tels bolides.
    • À noter que le Tesla Semi ne sera pas le premier camion électrique, Volvo Group et Daimler Truck Holding effectuent déjà des livraisons avec des engins électriques, mais à l’échelle locale. Leurs camions sont rechargés entre les livraisons ou la nuit dans les usines et centres de distribution. Le Tesla Semi sera le premier à pouvoir (normalement) assurer de longues distances.

Concrètement : Alimenter des camions électriques ne sera pas une mince affaire et, dans l’état, les fournisseurs d’électricité ne seront pas en mesure de répondre aux besoins énergétiques des camions électriques.

  • La société de services publics National Grid Plc a en effet calculé que d’ici 2030, l’électrification d’une station-service d’autoroute typique nécessitera autant d’énergie qu’un stade de, alors que les stations de recharge, quant à elle, consommeront autant qu’un stade sportif sport professionnel.
  • D’ici 2035, à mesure que les camions électriques se déploieront sur les routes, les besoins en électricité prévus pour un grand relais routier seront équivalents à ceux d’une petite ville.

La dure réalité : Pour espérer répondre aux besoins énergétiques de ce type de véhicule, les mises à niveau du réseau doivent être faites maintenant.   

  • Construire une station permettant de gérer plus de 5 mégawatts demande 8 ans et plusieurs dizaines de millions de dollars d’investissement.
  • Or, alors que le réseau actuel laisse déjà à désirer concernant la transition vers les véhicules électriques, l’arrivée de camions électriques fait craindre le pire.
  • « Nous devons commencer à faire ces investissements maintenant », a déclaré Franey dans une interview, rapporte Bloomberg. « Nous ne pouvons pas simplement attendre que cela se produise, car le marché va dépasser l’infrastructure. »

Le détail : La quantité d’électricité par les véhicules électriques n’est pas le (seul) problème.

  • Si le monde venait à stopper la fabrication de nouvelles voitures et camions à essence dès 2023, cela ne ferait grimper la consommation mondiale d’électricité que de 15 % d’ici 2040, selon l’analyse de BloombergNEF. Ce qui n’est finalement pas énorme.
  • Le vrai défi de la transition écologique – au-delà d’être en mesure de répondre à la demande, malgré la pénurie de composants – est la rapidité avec laquelle les chargeurs à grande vitesse fourniront de l’électricité pour recharger les véhicules et camions.
    • Le manque d’infrastructure et la lenteur de recharge créeront forcément des embouteillages monstres.

« Ce n’est pas comme brancher un grille-pain. Si vous mettez 50 camions quelque part, cela équivaut essentiellement à une usine. Les services publics savent comment construire des usines, mais c’est le processus et le séquencement requis qui me font peur. Les services publics doivent commencer une demi-décennie avant les camions afin de ne pas entraver la transition vers les camions électriques. »

Dave Mullaney, qui dirige l’analyse du camionnage électrique à l’institut de recherche énergétique RMI.
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