Selon les chiffres de la Banque nationale de Belgique (BNB), l’année dernière, les Belges ont pu mettre de côté 12,5% de leur revenu, ce qui est nettement moins qu’en 2020. Pendant l’année de la pandémie, le taux d’épargne était de 20,5%.
Le taux d’épargne des Belges en chute libre

Pourquoi est-ce important ?
L'inflation en Belgique avait augmenté en octobre pour atteindre un taux élevé de 12,27%. Les ménages ont dû payer plus cher pour leur consommation de gaz et d'électricité, ce qui a réduit leur capacité d'épargne. Depuis, les prix de l'énergie ont baissé, mais les prix alimentaires ont augmenté.Dans l’actu : Notre épargne a considérablement diminué par rapport à il y a deux ans.
- La part du revenu que les Belges ont pu épargner était de 12,5% l’année dernière, contre 20,5% en 2020 et 17% en 2021. Au dernier trimestre de 2022, ce chiffre avait même chuté à 10,8%, le niveau le plus bas des 25 dernières années.
- L’année dernière, nous avons pu épargner autant qu’en 2019, juste avant le début de la crise sanitaire. À l’époque, le taux d’épargne s’élevait à 12,4%.
Pourquoi épargnons-nous moins ?
Inflation : Les prix de l’énergie ont considérablement augmenté l’année dernière en raison de la guerre en Ukraine, ce qui a fait grimper l’inflation.
- En matière d’inflation, les prix à la consommation ont augmenté de 10,3% en glissement annuel à l’époque. Au pic, en octobre, l’inflation était même de 12,27%.
- Cette augmentation des prix était principalement due à la hausse des prix de l’énergie. Les gouvernements du pays ont alors pris différentes mesures, notamment des primes énergie, pour limiter quelque peu la hausse des prix du gaz et de l’électricité. Néanmoins, de nombreux consommateurs ont dû puiser dans leurs économies pour payer les factures d’énergie.
- Les prix élevés de l’énergie ont également fait grimper les prix de nombreux autres produits, car les producteurs ont répercuté les coûts supplémentaires sur le consommateur final. De plus, les prix de plusieurs matières premières pour les produits de base, notamment le blé, ont augmenté en raison du conflit militaire en Ukraine.
- Grâce à l’indexation automatique des salaires, le revenu disponible a augmenté en moyenne de 7,2% l’année dernière. Cette augmentation était cependant insuffisante pour suivre l’inflation. « Les dépenses de consommation finale ont enregistré une forte augmentation en 2022 (+13,1%), bien au-delà de celle du revenu disponible des ménages, ce qui pèse lourdement sur leur taux d’épargne », selon la BNB.
- Il convient de noter que pendant la crise sanitaire, la succession de confinements nous a empêchés de dépenser autant d’argent dans les loisirs et les restaurants, par exemple. Cela a permis de mettre une plus grande partie de notre revenu de côté, ce qui explique également pourquoi le taux d’épargne était si élevé il y a deux ans.
Les marges bénéficiaires des entreprises se réduisent
Pour finir : qu’en est-il des entreprises et du gouvernement?
- La crise du pouvoir d’achat a également eu un impact sur les entreprises. La marge brute bénéficiaire, la part de la valeur ajoutée qui reste après le paiement des salaires et des impôts de production, est passée de 44,2% au quatrième trimestre de 2021 à 43,1% en 2022. Toutefois, la Banque nationale de Belgique souligne que ces marges restent historiquement élevées.
- Le déficit public s’est établi à 3,9% du produit intérieur brut l’année dernière, contre 5,5% en 2021.
(SR)