Avec l’exclusion d’Emir Kir du PS, la coalition arc-en-ciel perd sa majorité

L’exclusion du bourgmestre tennoodois est une mesure forte de la part du PS bruxellois. Mais elle va aussi conditionner la formation de la majorité fédérale.

La nouvelle est tombée, tôt. Ou tard, c’est selon. Vers 1h du matin, la commission de vigilance du PS bruxellois a annoncé l’exclusion d’Emir Kir, le bourgmestre de Saint-Jose-ten-Noode. Outre le coup de tonnerre que l’on peut imaginer au sein du Parti socialiste, cette décision aura des conséquences sur la formation du gouvernement fédéral.

En excluant Emir Kir, le PS se sépare d’un précieux siège à la Chambre des représentants. Un strapontin stratégique qui assurait la majorité à un gouvernement arc-en-ciel (socialistes, libéraux et écologistes), désormais minoritaire donc. Cette hypothèse avait pourtant été défendue de longue date par le président du PS, Paul Magnette.

Et maintenant ?

Exit l’arc-en-ciel, deux solutions demeurent. La coalition ‘Diable rouge’, la dernière création en date, composée de la N-VA, du PS, du sp.a et du MR et du CD&V. Particularité : elle laisse les libéraux flamands sur le côté. Cette coalition posséderait une majorité stable au parlement avec 79 sièges (80, avant l’exclusion du député d’origine turque). Mais elle demande l’alliance du PS et de la N-VA, autrefois incompatible mais qui, ses derniers jours, aurait montré des signes d’ouverture.

L’autre possibilité : la désormais célèbre coalition ‘Vivaldi’ réunissant les familles libérale, écologiste, socialiste, le CD&V de Joachim Coens et potentiellement le cdH.

Avec 87 sièges sur 150, elle aurait une solide majorité au parlement. Mais elle laisserait les nationalistes de la N-VA dans l’opposition avec le Vlaams-Belang et le PTB.

L’exclusion d’Emir Kir va certainement perturber la partie d’échec en cours actuellement. Elle a réduit les possibilités. Du côté du PS, comme le pointe un article de l‘Echo, ‘Emir Kir, c’est la pointe de l’iceberg’. La Parti socialiste et sa section bruxelloise vont sans doute devoir faire un travail d’introspection. Longtemps tolérés, les liens parfois douteux de certains élus avec leur pays d’origine, pourraient être largement remis en cause.

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