Les exportations du secteur de la chimie et de la pharmacie vers le Royaume-Uni affichent une baisse de 23% au cours des neuf premiers mois de 2020. C’est ce qu’il ressort d’une analyse d’essenscia, qui se base sur les chiffres de la Banque nationale belge. L’impact du Brexit est bel et bien considérable, estime la fédération sectorielle. En 2019, les exportations avaient déjà baissé de 10%.
L’accord de commerce et de coopération de dernière minute entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, qui est entré en vigueur provisoirement le 1er janvier, a permis d’éviter le scénario redouté d’un « no deal » qui aurait entraîné des tarifs douaniers sur les produits belges exportés sur le marché britannique. ‘Néanmoins, les dommages économiques causés aux produits chimiques et pharmaceutiques – qui pèsent un tiers du total des exportations belges – sont déjà considérables’, souligne essenscia.
En 2015, l’année précédant le référendum sur le Brexit, le Royaume-Uni représentait encore 7,5% des exportations totales du secteur chimique et pharmaceutique belge. L’année dernière, cette part est tombée à 4,7%. Les produits chimiques et pharmaceutiques représentent toujours 23,8% de tous les biens belges exportés outre-Manche, mais en 2015, ce pourcentage était encore de 28%.
Vaccin
Du côté des importations, on constate également une baisse de 20 à plus de 25% dans le segment des plastiques et des produits chimiques. Les importations de produits pharmaceutiques, en particulier de vaccins, ont par contre plus que doublé au cours des neuf premiers mois de l’année dernière. Cela est dû principalement au rôle de la Belgique dans le développement et la distribution de vaccins contre le coronavirus.
‘Avec la crise du coronavirus, le Brexit a un impact sévère sur les résultats économiques des entreprises chimiques et pharmaceutiques’, déclare Yves Verschueren, directeur général d’essenscia. ‘Cela prouve une fois de plus combien les exportations et le commerce international sont importants pour une économie ouverte comme celle de la Belgique. Le Brexit montre également à quel point notre position concurrentielle internationale est vulnérable. Dans l’intérêt de la prospérité de ce pays, nous devons donc continuer à œuvrer pour des accords commerciaux ambitieux et à lutter contre les obstacles au libre-échange afin que l’économie belge, chimie et pharmacie en tête, puisse continuer à jouer son rôle de pays exportateur au niveau mondial.’