Comme de nombreux pays européens, l’Autriche a vu ses livraisons de gaz russe se réduire considérablement en 2022. Mais voilà que la liaison refonctionne comme avant le début de la guerre en Ukraine.
L’Autriche reçoit à nouveau 100% de gaz russe et elle l’accepte à bras ouverts

Pourquoi est-ce important ?
En représailles aux sanctions et mesures prises contre elle suite à la guerre en Ukraine, la Russie a considérablement réduit ses livraisons de gaz vers le Vieux Continent à partir de l'été 2022. Une contre-mesure qui a poussé les prix vers le haut pendant plusieurs mois chez nous.Dans l’actu : Gazprom a complètement rouvert les vannes vers l’Autriche.
- Alors que les livraisons de gaz russe vers l’Autriche étaient un temps passées à 30% de leur niveau d’avant-guerre, elles sont revenues à 100% en ce début d’année.
- L’Autriche, justement, était ultra-dépendante du gaz russe avant que la guerre n’éclate.
Le détail : tout pour l’Autriche, rien pour l’Allemagne.
- L’information émane de Reinhard Florey, directeur financier de la grande société énergétique autrichienne OMV.
- Lors d’un entretien avec le média local Industrie Magazin, il a indiqué que les livraisons de gaz russe vers l’Autriche variaient « considérablement ». Actuellement, Gazprom respecte toutefois pleinement son contrat avec OMV et livre « temporairement » 100% des quantités prévues.
- Le contrat entre Gazprom et OMV en Allemagne n’est, en revanche, toujours pas respecté, a-t-il précisé. Les livraisons sont toujours au point mort.
Forte dépendance
Les explications : un sevrage visiblement pas réussi.
- Comme le rappelle Euractiv, avant la guerre en Ukraine, l’Autriche était l’un des pays européens les plus dépendants du gaz russe. Environ 80% du gaz qu’elle consommait provenait de Gazprom.
- Sa dépendance au gaz russe est fermement ancrée dans le passé. Cela a commencé dès les années 1960, lorsqu’elle reçut du gaz soviétique à condition de ne pas rejoindre l’Espace économique européen à la demande de l’URSS.
- Fin novembre, alors que les livraisons de gaz russe étaient au plus bas, la ministre de l’Énergie Leonore Gewessler, avait indiqué que son pays était occupé à se défaire de sa dépendance à la Russie et qu’il souhaitait même pouvoir « s’en passer complètement ». Pour ce faire, elle avait dit compter sur des importations depuis les voisins allemands et italiens, tandis qu’un accord avec les Émirats arabes unis a aussi été conclu.
- Visiblement, le processus de sevrage du gaz russe n’est pas totalement au point. Puisqu’en plus de recevoir les quantités d’avant-guerre, la part que représente le gaz russe dans les importations totales de l’Autriche est, elle aussi, quasiment de retour à la situation de tout début 2022.
- Ainsi, Euractiv indique qu’en décembre dernier, 71% du gaz importé par l’Autriche provenait de Russie.
- On rappellera enfin que l’Autriche est un pays profondément anti-nucléaire, et la coalition conservateurs-écologistes au pouvoir ne déroge pas à la règle. Si le pays mise beaucoup sur les énergies renouvelables, il compte aussi sur le gaz, ce combustible fossile y représentant tout de même près de 22% de l’énergie consommée en 2021.
