Une étude menée par le site Immoweb révèle que le pouvoir d’achat immobilier des Belges a diminué, malgré les indexations salariales en début d’année. En raison de la hausse des taux d’intérêt et d’un marché immobilier solide, il devient de plus en plus difficile d’acheter une maison.
L’augmentation des taux d’intérêt et des prix de l’immobilier limite la taille de nos futurs logements

Pourquoi est-ce important ?
Alors que les prix de l'immobilier baissent dans de nombreux autres pays, ils restent stables dans notre pays. Cela, combiné à la hausse des taux d'intérêt et à des conditions de crédit plus strictes, rend l'achat d'un appartement ou d'une maison plus difficile pour tout le monde.Dans l’actu : Un ménage avec un revenu médian peut actuellement acheter une maison d’une superficie de 103 mètres carrés dans notre pays. Cela représente une diminution de 3% par rapport au début de l’année, où il était encore possible d’acquérir une maison de 106 mètres carrés.
- D’après Piet Derriks, directeur général d’Immoweb, « la combinaison de la hausse des taux d’intérêt et d’un marché immobilier qui se maintient bien fait baisser davantage le pouvoir d’achat immobilier. Cependant, l’indexation des salaires permet de maintenir le pouvoir d’achat immobilier au même niveau qu’il y a douze mois, bien que le taux d’intérêt moyen soit aujourd’hui supérieur de 0,7 point de pourcentage. »
- Il existe cependant quelques différences notables entre les régions. En Flandre, le pouvoir d’achat immobilier moyen est de 99 mètres carrés, tandis qu’en Wallonie, il est de 137 mètres carrés. Cela s’explique par une plus grande accessibilité du logement. À Bruxelles, un ménage ne peut acheter qu’une maison de 56 mètres carrés.
- Lors du calcul du pouvoir d’achat immobilier, Immoweb suppose qu’un ménage doit financer 10% de l’achat, hors frais de transaction associés tels que les droits d’enregistrement et les frais de notaire.
Un marché immobilier à deux vitesses
Les détails : Malgré la baisse du pouvoir d’achat immobilier, les prix de l’immobilier en Belgique ont bien résisté au deuxième trimestre.
- Selon Immoweb, vous paierez aujourd’hui 2.288 euros le mètre carré. C’est 1,7% de plus qu’au début de l’année.
- La hausse des prix est similaire en Flandre (+1,9%) et en Wallonie (+1,7%), bien que les prix par mètre carré diffèrent davantage avec respectivement 2.419 euros et 1.720 euros par mètre carré.
- À Bruxelles, en revanche, le prix est de 3.327 euros par mètre carré, bien que la hausse des prix immobiliers ait ralenti au cours des six derniers mois (+0,9%).
- « Nous constatons ainsi une tendance confirmée, car au cours des six premiers mois, les prix immobiliers à Bruxelles ont augmenté de 1,3%. Au cours des douze derniers mois, cette augmentation n’a été que de 1,6%, tandis que les hausses en Flandre (+4%) et en Wallonie (+3,1%) étaient beaucoup plus marquées« , explique Derriks. « Bruxelles est de loin la région la plus chère en termes d’immobilier. C’est pourquoi elle est également la région la plus sensible à la hausse des taux d’intérêt. Les banques ont tendance à privilégier l’octroi de prêts à des emprunteurs présentant un profil de crédit plus sûr. »
Le portail immobilier ajoute que l’évolution des prix à Bruxelles est conforme à ce qui se passe dans les autres grandes villes : les hausses de prix s’atténuent. Mais les prix dans les provinces ont augmenté plus fortement.
- Prenons l’exemple de Gand. Au cours des six premiers mois de cette année, les prix y ont augmenté de 1,4%, tandis que la province de Flandre-Orientale a connu une hausse des prix de 4,1%.
- En Wallonie, on observe une évolution similaire. Par exemple, à Mons, les prix de l’immobilier ont baissé de 2,5% au cours du premier semestre, mais au niveau de la province (Hainaut), Immoweb a enregistré une augmentation des prix de 3%.
- Anvers fait exception à la règle. Les prix de l’immobilier dans la ville ont augmenté de 2,7%, tandis que la hausse des prix au niveau provincial s’est limitée à 2,2%.
- « Traditionnellement, les prix par mètre carré dans les grandes villes sont parmi les plus élevés du pays, surtout par rapport à leurs banlieues. En combinaison avec la hausse des taux d’intérêt, cela peut expliquer une augmentation des prix plus lente dans les centres-villes, car l’accessibilité pourrait être mise sous pression« , explique le directeur général d’Immoweb.
(SR)