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L’Arabie Saoudite veut devenir la nouvelle plaque tournante de la production de véhicules électriques

L’Arabie Saoudite veut devenir la nouvelle plaque tournante de la production de véhicules électriques
(Getty Images)

L’Arabie Saoudite crée une nouvelle marque de véhicules électriques (VE) et attire des fabricants américains et asiatiques. Le but : devenir un véritable hub de la production de VE.

Pourquoi est-ce important ?

La richesse du pays vient de l'or noir. A terme, la demande de pétrole devrait cependant chuter. L'Arabie Saoudite investit pour se diversifier et assurer ses arrières dans le futur.

Les faits : L’Arabie Saoudite lance un nouveau projet pour se diversifier du pétrole : devenir un gros producteur de véhicules électriques. Notamment avec sa propre marque, rapporte le Financial Times.

Un demi-million de véhicules produits en 2030

Les objectifs : nouvelle marque et premiers véhicules sortis d’usine en 2025.

  • D’ici 2025, l’Américain Lucid devrait y produire 150.000 véhicules par an, avait-il déjà annoncé il y a quelques mois. Le Public Investment Fund (PIF, fonds souverain du pays) est d’ailleurs propriétaire majoritaire du groupe.
  • La création d’une nouvelle marque est également à l’ordre du jour. Elle s’appellera Ceer et les modèles devraient être « abordables ». Elle est le fruit d’une collaboration avec BMW et le fabricant de puces Foxconn. Les premiers véhicules devraient sortir d’usine en 2025. A terme, la production tournera à 170.000 véhicules par an.
  • Pour 2030, le royaume espère produire 500.000 véhicules électriques par an. Il y aurait aussi des Hyundai et des véhicules du groupe chinois Enovate – les accords ont déjà été signés.
  • Le FT rappelle que Riyad a déjà tenté de se lancer dans la production de véhicules, mais cela ne s’est jamais fait. Le marché des véhicules thermiques serait déjà trop bouché. Le pays voit donc une opportunité dans le marché des VE, encore en pleine expansion, mais déjà assez développé pour y entrer en achetant des parts de marché.

En parallèle : Qui dit VE, dit batteries et matières premières.

  • Une usine de production de batteries (du groupe australien EV Metals) devrait aussi voir le jour. Pour approvisionner les sites de production en lithium et autres matières premières, le PIF commence d’ailleurs à investir dans le secteur minier.

Diversification

Le détail : trouver d’autres sources de revenu que le pétrole.

  • Les véhicules électriques devraient à terme remplacer les véhicules thermiques. L’Europe a par exemple acté la fin du moteur à combustion pour 2035. En 2030, 60% des véhicules vendus dans le monde entier devraient être des électriques, selon l’Agence internationale de l’énergie.
  • Riyad veut clairement profiter de cette expansion. Les principaux revenus du pays sont aujourd’hui issus du pétrole. Avec les objectifs de réduction des émissions de CO2, le monde va lentement mais sûrement réduire sa consommation de pétrole.
  • L’Arabie Saoudite lance donc des projets pour se diversifier, avec les sommes colossales que le pétrole lui rapporte aujourd’hui. Comme le tourisme religieux à la Mecque ou la création de NEOM, une ville futuriste dans le désert. Elle sera tournée vers le tourisme mais aussi vers les finances.

Objectif réaliste ?

L’essentiel : une plaque tournante mondiale ou locale ?

  • L’Arabie Saoudite peut-elle vraiment devenir une plaque tournante de la production des véhicules électriques ? Un rapide tour d’horizon des chiffres montre que ce statut sera inatteignable, du moins à échelle mondiale. Tesla a par exemple produit près du triple de l’objectif saoudien pour 2030, et ce en 2022. A savoir près d’1,5 million de véhicules. D’ici 2030, la production de Tesla et de ses concurrents devrait encore augmenter considérablement.
  • Autre objection : la concentration. Aujourd’hui, après la pandémie (et les soucis des chaines d’approvisionnement) et avec les tensions géopolitiques, la relocalisation de la production revient à l’ordre du jour. L’Europe et les États-Unis mettent le paquet pour développer l’industrie de biens jugés essentiels à l’intérieur de leurs frontières.
    • Le modèle de la concentration de la production à un seul endroit est donc mis à mal. Dans le secteur automobile, c’est d’ailleurs la multiplication des sites de production qui a toujours eu la cote. Objectif : produire plus près du consommateur et livrer plus vite, en lui proposant un prix moins élevé.
  • Riyad pourrait donc plutôt devenir un « hub » à échelle locale. Cela lui permettrait par exemple de réduire les prix des voitures. Elles doivent aujourd’hui toutes être importées. Le transport représente d’ailleurs 15% des importations du pays.
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