Après les puces, le graphite: la nouvelle pénurie qui touche les voitures électriques va profiter à la Chine

Déjà sous tension en raison d’une pénurie de puces, la production de batteries destinées aux voitures électriques pourrait à nouveau être mise à mal en 2022, en raison d’un déficit de graphite. L’engouement croissant pour les véhicules électriques au cours des prochaines années ne devrait pas aider.

À mesure que la demande pour les voitures électriques augmente et s’accélère, les besoins en minéraux essentiels nécessaires aux batteries augmentent aussi. Parmi ces matériaux, on retrouve le graphite. Or, selon le Benchmark Minerals, un déficit mondial de graphite se dessine pour l’année 2022 et la situation devrait empirer dans les années à venir.

Le monopole chinois

Le fait est que la Chine occupe une place de choix sur le marché du graphite, car s’il existe des gisements en Asie, en Afrique et en Amérique du Nord, l’Empire du Milieu est le seul pays capable de traiter le graphite. Or, pour pouvoir l’exploiter dans les batteries électriques, ce minéral doit bel et bien être traité.

« La Chine est aujourd’hui la seule à maîtriser l’étape stratégique du ‘traitement’ du graphite. Ce qui signifie que, même si l’on parvient à s’approvisionner ailleurs, il faudra tout de même envoyer le graphite extrait en Chine pour fabriquer l’anode-graphite », a indiqué Mme Cabrero Vilatela de Urbix.

Une situation qui n’est évidemment pas idéale. Les fabricants de batteries électriques sont entièrement dépendants des bons vouloirs des producteurs chinois qui imposent leurs décisions, mais aussi des problèmes rencontrés dans le pays. Ainsi, si la Chine vient à être paralysée en raison d’une pandémie – exemple totalement pris au hasard – et que la chaine d’approvisionnement est mise à mal suite à cela, les fabricants de batteries sont également impactés. Et par effet boule de neige, le constructeur de voitures électriques aussi.

Multiplier les producteurs de graphite traité

Pour pouvoir répondre à la demande croissante en véhicules électriques, les fabricants vont donc devoir investir dans des usines d’extraction et de traitement du graphite. Ils pourront de cette manière être moins dépendants de la Chine, mais surtout rattraper leur retard en termes de capacité de production de batteries, terrain où l’Empire du Milieu règne jusqu’à présent.

De plus, en multipliant les usines d’extraction et de traitement du graphite, la production sera décuplée, de sorte qu’il sera plus facile de répondre à la demande croissante.

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