Après l’effondrement du stablecoin TerraUSD et de la cryptomonnaie Luna, la blockchain s’est réorganisée et a fait naître une nouvelle version de Luna. Elle est désormais présente sur les plateformes d’échange, mais a immédiatement lourdement chuté.
Depuis le début de l’année, les cryptomonnaies sont en baisse. Mais il y a trois semaines, TerraUSD, un stablecoin (c’est-à-dire une cryptomonnaie dont la valeur est liée à celle d’une devise physique, comme dans ce cas-ci le dollar), a perdu sa connexion au dollar et s’est totalement effondré. La cryptomonnaie, à laquelle le stablecoin était également lié, Luna, s’est également effondrée, et par sa chute 40 milliards de dollars de valeur se sont évaporés. Le marché entier des cryptos a vécu un terrible choc.
Mais les enthousiastes de la blockchain Terra, sur laquelle se trouvent ces deux jetons, voulaient faire revivre Luna (sans pour autant donner insuffler une nouvelle vie à TerraUSD). Et c’est désormais chose faite : ce week-end, la nouvelle version de Luna, Terra 2.0, a été ajoutée à différentes plateformes d’échange, notamment Bybit, Kucoin et Huobi. Le géant Binance, dont le PDG détenait un grand nombre de jetons Luna, a prévu d’ajouter le token mardi.
Démarrage en trombe… mais dans la mauvaise direction
Mais le démarrage ne s’est pas bien passé. Le jeton est venu sur le marché, samedi vers midi, avec une valeur de 18,87 dollars, mais a chuté immédiatement, en flèche, jusqu’à 4,39 dollars, en l’espace de trois heures, selon les données de CoinGecko. Le token a ensuite stagné à 5-6 dollars, depuis. Ce lundi soir, il remonte lentement vers 9 dollars.
Des analystes interrogés par CNBC sont assez sceptiques quant aux chances de cette blockchain « revenue à la vie ». D’abord, la concurrence avec des blockchains de type « Layer 1 », comme Ethereum entre autres, sera rude. En plus la nouvelle monnaie n’est pas véritablement échangée, mais pour l’heure elle est simplement envoyée aux investisseurs qui détenaient des TerraUSD ou des premières versions de Luna, en guise de compensation.
Mais c’est là que le bât blesse : pour Vijay Ayyar, de la plateforme d’échange de crypto Luno, les investisseurs « ont massivement perdu confiance » après l’éclatement total de la monnaie.
D’un autre côté, l’industrie crypto peut aussi considérer une telle fuite, en cas de krach, comme une bonne nouvelle. Cela permettrait de se débarrasser des spéculateurs et de travailler sur la technologie. Reste à voir si la monnaie pourra convaincre ses anciens adeptes.