Coup de pouce à l’approvisionnement énergétique européen : en 200 jours seulement, l’Allemagne a construit son tout premier terminal GNL

Berlin a achevé la construction de son premier terminal de gaz naturel liquéfié dans le port de Wilhelmshaven, situé sur la mer du Nord. L’achèvement du projet, en l’espace de 200 jours, est une bonne nouvelle pour l’approvisionnement en gaz de la plus grande économie d’Europe.

Pourquoi est-ce important ?

Il s'agit d'une étape cruciale dans la volonté allemande (et donc européenne) de mettre fin à la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.

L’essentiel : c’est Robert Habeck, ministre allemand de l’Economie et du Climat, qui a souligné que la construction du terminal n’a duré que 194 jours. Un signal fort pour un pays où les projets de construction peuvent prendre beaucoup de temps, écrit le Financial Times.

  • « L’Allemagne peut avancer rapidement et faire progresser ses projets d’infrastructure avec beaucoup de détermination, lorsque les gouvernements fédéraux et régionaux et les participants aux projets se donnent la main », a fait valoir Habeck.
  • L’infrastructure d’un terminal GNL flottant d’amarrage (FSRU ou : Floating Storage Regasification Unit) comprend un quai, des tuyaux et des lignes électriques.

Contexte : Berlin a entrepris de construire en masse de nouvelles infrastructures d’importation de gaz. Le catalyseur a été l’incursion des Russes dans l’Ukraine voisine. Alors que les livraisons de gaz russe à l’Allemagne, très dépendante des produits énergétiques russes bon marché, ont fortement chuté après le 24 février, les craintes d’une pénurie de gaz en hiver ont joué chez nos voisins de l’Est.

Installation de regazéification

Quoi : le GNL (ou gaz naturel liquéfié) est du gaz naturel refroidi à -162°C pour le transformer sous une forme liquide adaptée au transport sur de longues distances. Le GNL est transporté à l’aide de méthaniers spéciaux. Une fois arrivé au terminal, le gaz liquide est stocké dans de grands réservoirs, dont la capacité varie entre 100.000 et 180.000 mètres cubes. Cependant, la transformation du gaz liquide en gaz « normal » nécessite un équipement spécialisé, les usines de regazéification.

  • En Belgique, le port de Zeebrugge dispose d’une telle infrastructure. La Belgique est ainsi devenue le deuxième exportateur direct de gaz vers l’Allemagne au cours des derniers mois. Seule la Norvège a fait mieux.
  • Dans un article de réflexion sur le terminal gazier, le magazine Knack a récemment écrit que Zeebrugge souhaite encore renforcer sa position internationale essentielle dans le domaine du gaz liquide.

(JM)

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