À une semaine d’un scrutin historique, Trump et Biden entament leur dernière semaine de campagne en plein chaos

Le décompte a commencé, l’arène politique se prépare au pire des scénarios. Alors que les États-Unis sont actuellement confrontés à une résurgence de cas de Covid-19, le président Donald Trump et son adversaire démocrate Joe Biden entament leur dernière semaine de campagne en amont du scrutin présidentiel. Et si la semaine s’annonce chargée, l’atmosphère de cette campagne est inhabituelle.

Au cours de ces derniers jours, Donald Trump a déclaré que plusieurs progrès avaient été réalisés pour endiguer l’épidémie et que les chiffres se stabilisaient. Pourtant, samedi dernier les États-Unis ont enregistré un nombre record de nouvelles contaminations au Covid-19 pour le deuxième jour consécutif. Samedi, le pays faisait état de 88.973 nouvelles contaminations, contre 79.963 le jour précédent. 

À huit jours du jour du scrutin, plus de 59,1 millions d’Américains ont déjà voté de façon anticipée, un rythme qui pourrait bien conduire au taux de participation le plus élevé jamais constaté aux États-Unis depuis plus d’un siècle, comme l’indique le US Election Project de l’Université de Floride.

Joe Biden en avance dans les sondages

Ce lundi, Donald Trump continuera sa tournée de campagne et se rendra en Pennsylvanie – un État charnière où les deux candidats ont l’habitude de se rendre fréquemment – à Allentown, Lititz et Martinsburg. Le président devrait également se rendre cette semaine dans le Michigan, le Wisconsin ainsi qu’au Nebraska, en Arizona et au Nevada.

De son côté, Joe Biden devrait entamer cette dernière semaine de campagne dans son État d’origine, le Delaware. Il se rendra en Géorgie mardi et se déplacera à Atlanta et à Warm Springs – une ville symbole pour le parti démocrate, où le président démocrate Franklin D. Roosevelt, qui a pris ses fonctions pendant la Grande Dépression et qui a mis en place son programme de redressement, le New Deal, est mort en 1945. Joe Biden sera également assisté par l’ancien président Barack Obama lors de son apparition à Orlando, en Floride.

Malgré la solide avance de Joe Biden dans les sondages d’opinion nationaux (il aurait obtenu 50,8% des intentions de vote contre 42,8%), les résultats de vote en Floride et en Pennsylvanie, deux États swingstates, pourraient inverser la vapeur et être décisifs.

Un vote caché?

Selon des journalistes spécialisés et dépêchés sur place, les démocrates seraient encore une fois confrontés à l’existence d’un vote caché de Trump (les supporters de Trump se faisant passer pour des démocrates dans les sondages). 

On observerait également une augmentation des inscriptions au parti républicain dans plusieurs swingstates, alors que côté démocrate, ‘les responsables locaux redoutent l’invalidation de nombreux bulletins de correspondance en raison d’erreurs d’électeurs lors du remplissage’, explique Alexis Buisson. Pourtant, on estime que trois quarts des électeurs enverront leur vote par la poste

Enfin, Biden pourrait aussi remporter le vote populaire mais perdre au collège électoral, système de vote américain oblige. Et c’est là aussi que les problèmes des démocrates se compliquent. 

‘Nous n’allons pas contrôler l’épidémie’

Les chiffres enregistrés ces derniers jours ne sont pas en faveur de l’équipe de Trump, qui a longuement été critiquée pour sa mauvaise gestion de la crise. Joe Biden a également profité de l’occasion pour rappeler aux Américains que Trump et ses collaborateurs avaient minimisé l’épidémie.

Et si Trump semble s’être pleinement remis de son infection au Covid-19, à moins de 10 jours de l’élection présidentielle, le chef de cabinet du vice-président américain Mike Pence, le colistier du président, a lui aussi testé positif au coronavirus. 

Dimanche dernier, Mark Meadows, le chef de cabinet de Donald Trump s’est lui montré plus modéré : ‘Nous n’allons pas contrôler la pandémie, nous allons contrôler le fait qu’on puisse avoir des vaccins, des traitements et d’autres moyens d’atténuer la maladie’, avait-il déclaré sur CNN.

Des propos auxquels Joe Biden s’était empressé de répondre : ‘C’était un constat honnête de la stratégie du président Trump depuis le début de la crise: agiter le drapeau blanc de la défaite et espérer que si on l’ignore, le virus s’en ira. Ça n’a pas été le cas et ça ne le sera pas.’

Le choix entre Trump et Biden dans ce contexte est un choix entre deux directions : une Amérique plus unilatéraliste d’un côté et de l’autre, une Amérique plus  ‘fidèle’ aux institutions multilatérales et à l’Alliance transatlantique. Quelle voie les Américains privilégieront-ils ? Verdict le 3 novembre.

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