Après la Région Bruxelles-Capitale, c’est au tour de l’ULB de se joindre au projet de la banque belge participative NewB. L’université annonce un investissement de 200.000 euros.
L’Université Libre de Bruxelles a annoncé aujourd’hui investir 200.000 euros dans la banque belge participative. La coopérative doit récolter 30 millions d’euros d’ici le 27 novembre pour obtenir sa licence bancaire. L’université et son recteur Yvon Englert ont tous deux annoncé via leurs comptes Twitter soutenir NewB qui rêve de devenir une banque ‘éthique et responsable’.
Des réactions positives sur Twitter
Très vite, les réactions par rapport aux autres universités ne tardent pas sur le réseau social. Certains citoyens engagés demandent à ce que l’UCL et Saint-Louis suivent l’exemple de l’ULB.
‘Quand la finance fait face à la défiance, mettons-la au service de la société et de la planète’ peut-on lire dans un tweet de François Balate, du Forum européen de la jeunesse, à propos de la coopérative. ‘La dernière banque du quartier annonce sa fermeture. NewB, j’ai une place pour toi dès que tu auras ton agrément’, renchérit avec un clin d’oeil l’échevin de Woluwe-Saint-Pierre Antoine Bertrand (Ecolo). Après les ravages de la crise de 2008, NewB compte bien profiter de cette défiance pour capter une nouvelle clientèle.
Un pari risqué
Mais en soutenant ce projet, l’ULB s’expose aussi au feu des critiques… comme la Région Bruxelles-Capitale en a fait les frais plus tôt. Sous l’impulsion des écologistes, elle avait décidé d’aider NewB dans son projet en y injectant jusqu’à un million d’euros, alors qu’elle est récemment accusée ‘d’être au bord de la faillite’ par la cheffe du groupe MR au Parlement bruxellois, Alexia Bertrand.
Et quand on voit combien le pari de NewB est risqué, il y a lieu de se poser des questions quant à la décision de l’ULB. La campagne de capitalisation de NewB s’accompagne systématique de l’avertissement de la FSMA, l’Autorité de régulation des finances en Belgique: ‘investir dans NewB comporte des risques élevés’.
‘Un devoir d’exemplarité et de citoyenneté’
D’autres se demandent si c’est vraiment le rôle d’une université d’investir dans une banque. ‘Une université est un acteur de la société civile comme un autre, mais avec un devoir d’exemplarité et de citoyenneté encore accru’, affirme Nicolas Dassonvile, du Cabinet du Recteur. ‘Nous avons un portefeuille relativement important, la manière dont on l’investit est une manière de jouer notre rôle dans la société civile. Si on décide de soutenir plutôt les énergies fossiles ou plutôt un plan climatique, c’est un soutien différent. On estime que c’est de notre responsabilité d’être clairvoyant par rapport à la façon dont notre argent est utilisé.’
Cette décision n’est pourtant pas venue de nulle part… ‘Nous avons été sollicités par NewB il y a quelques semaines’, avoue Nicolas Dassonville. ‘Après avoir analysé cette demande, la procédure a montré que cet investissement correspond à notre décision prise en janvier d’investir une grande partie de notre portefeuille dans des investissements locaux et des actions en faveur du climat, qui correspondent aux valeurs de l’ULB’.
‘Nous sommes prêts à prendre ces risques’
L’université admet pourtant que la part de risque n’est pas inexistante, bien que l’analyse de risques de l’ULB ait semble-t-il donné son feu vert pour cet investissement. ‘Nous savons que c’est risqué mais si une institution comme la nôtre ne monte pas à bord, on ne jouerait pas le rôle qui est le nôtre’.
Quant à NewB, elle a récolté pour l’heure 14.436.180 euros, il lui reste donc encore la moitié du chemin à parcourir pour voir son rêve devenir réalité… avant l’échéance qui se termine dans deux jours.