L’inévitable plafond de la dette : Joe Biden essaie de déterminer si la Constitution lui offre d’autres options

L’inévitable plafond de la dette : Joe Biden essaie de déterminer si la Constitution lui offre d’autres options
Joe Biden (Foto: Kevin Dietsch/Getty Images)

La secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, a prévenu lundi que le plafond de la dette, fixé à 31.400 milliards de dollars, serait atteint avant le 1er juin. Elle plaide pour un accord rapide entre les républicains et les démocrates afin de relever à nouveau le plafond.

Pourquoi est-ce important ?

Le relèvement du plafond de la dette est un sujet récurrent dans la politique américaine. Si les deux partis ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un relèvement, un défaut de paiement est imminent, avec des conséquences désastreuses pour les États-Unis comme pour le commerce mondial.

Qu’est-ce que le plafond de la dette ?

Les États-Unis ont mis en place un plafond d’endettement pendant la Première Guerre mondiale afin d’éviter que la prodigalité des hommes politiques ne fasse exploser la dette publique. Depuis lors, cette limite a été relevée par le Congrès une bonne centaine de fois.

  • Si cette limite n’est pas relevée, outre la fermeture des services publics, le défaut de paiement est imminent. Si les taux d’intérêt des emprunts ne sont plus payés, cela aurait des conséquences colossales pour l’économie américaine, le dollar et l’économie mondiale.
  • Les États-Unis rejoindraient alors les rangs du Venezuela, de l’Argentine, du Liban et d’autres pays en faillite, ce qui est tout simplement impensable.
  • Les conséquences pour l’économie mondiale, dont les échanges se font encore largement en dollars, seraient également incalculables.
  • Les seuls intérêts sur l’encours de la dette coûtent aux États-Unis 500 milliards de dollars par an. C’est de l’argent qui ne peut pas être dépensé à d’autres fins.

Pourquoi les républicains s’opposent-ils à une augmentation ?

L’élection difficile de Kevin McCarthy en janvier (15 tours de scrutin) était un signe avant-coureur. Pour être élu, McCarthy a dû faire des concessions à un groupe de rebelles au sein du GOP. Ces derniers, à l’instar du Tea Party, prônent la discipline budgétaire.

Tant les républicains que les démocrates ont fait en sorte que le déficit public continue de se creuser ces dernières années. Les États-Unis – comme beaucoup d’autres pays, dont la Belgique – dépensent de plus en plus de l’argent qu’ils n’ont pas.

  • Le Tea Party a déjà conduit l’État américain au bord de la faillite en 2011 et 2013. Il a ensuite empêché le président Obama de relever le plafond de la dette. Ce n’est qu’in extremis qu’un compromis a pu être trouvé.
  • Un groupe similaire de partisans de la ligne dure s’engage aujourd’hui sur la même voie.
  • En fait, le plafond de la dette de 31.400 milliards de dollars a été atteint dès le 19 janvier. Grâce à une série d’astuces comptables, il a été évité, du moins pour le moment.

Quelle est la suite des événements ?

Le 9 mai, une réunion est prévue entre Joe Biden et les présidents et leaders de l’opposition des deux chambres du Congrès. L’objectif est de voir si un accord peut être trouvé.

Les chances sont minces, car les démocrates veulent continuer à dépenser de l’argent. Alors que les républicains veulent réduire toute une série de dépenses (sécurité sociale, dépenses climatiques, retrait du soutien supplémentaire au contrôle fiscal, soutien accru aux combustibles fossiles…).

Biden garde un autre joker dans sa manche

Joe Biden détient encore un atout : une clause du 14e amendement de la Constitution. « La validité de la dette publique des États-Unis, autorisée par la loi, y compris les dettes contractées pour le paiement de pensions et de primes pour services rendus dans la répression d’une insurrection ou d’une rébellion, ne sera jamais remise en question ».

Les juristes cherchent maintenant à savoir si le président, malgré le refus du Congrès, aurait le pouvoir de continuer à imprimer des quantités illimitées de monnaie.

MB

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