Charles Michel (MR) est sous le feu des critiques. En tant que président du Conseil européen, il effectue souvent des voyages en avion coûteux et lointains. Cela a été très mal perçu en Europe, car le climat reste un sujet important. De plus, Michel continue de se débattre avec son rôle de président. La politique européenne est différente de la politique belge, analyse Wouter Verschelden, notre spécialiste politique.
Dans l’actualité : Le journal français Le Monde a publié un certain nombre de factures des voyages en avion de Charles Michel. Les montants élevés attirent immédiatement l’attention. En effet, les factures en jet privé reviennent au contribuable européen. Au sein de l’Europe, la question de savoir si tous ces voyages étaient nécessaires se pose.
- En décembre de l’année dernière, Michel a dépensé 460 000 euros pour un voyage à Pékin afin de rencontrer le président chinois Xi Jinping.
- Plus embarrassant, cinq vols privés vers Strasbourg pour assister aux sessions du Parlement européen. Ces vols ont coûté 12 000 euros à chaque fois.
- Michel s’est aussi rendu à Paris en tant que président du Conseil européen pour 35 000 euros. Il y a également eu des factures pour des vols à destination de Berlin et de Vienne.
- Outre les coûts élevés, l’Europe se débat avec ses émissions de CO2. Alors que les chefs d’État et de gouvernement appellent leurs concitoyens à prendre moins l’avion, Charles Michel se déplace en jet privé. En outre, l’Union européenne élabore actuellement le « Green Deal » et veut devenir plus verte et durable. Forcément, ça passe mal.
En mars dernier, Politico pointait déjà du doigt le budget conséquent du train de vie professionnel de Charles Michel. Ce dernier demandait d’ailleurs 500.000 euros de plus pour l’année 2023, pour un budget total de 2,5 millions d’euros. Il justifiait ce coût supplémentaire pour son activité internationale liée au conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Quel est le rôle de Michel ?
- Au sein de l’Europe, la fonction de Michel n’est pas claire non plus : que fait réellement un président du Conseil européen ? La relation entre Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (CDU) n’est pas simple. Le libéral remplit le rôle de président de manière très large, ce qui l’entraine dans de nombreux événements.
- Wouter Verschelden se souvient de la curieuse rencontre entre Michel, von der Leyen et le président turc Erdogan : « À l’époque, Michel ne voulait pas céder son siège. Mais il s’agissait de bien plus que de cela. Et c’est toujours le cas aujourd’hui. Il s’agit de savoir qui est réellement en charge de l’Europe. Et sur ce point, Michel ne veut pas céder sa place à von der Leyen, ce qui irrite beaucoup de monde ».
Parallèles et différences avec la Belgique
- Une autre critique récurrente contre Charles Michel est la manière dont il mène les Sommets européens et les négociations qui y ont cours.
- Wouter Verschelden voit des différences entre l’Europe et la Belgique : « Ces sommets européens durent beaucoup trop longtemps, jusqu’au bout de la nuit. En Belgique, nous avons l’habitude de mener des négociations nocturnes. Mais de très nombreux pays européens ont des problèmes avec cette méthode. Notamment le Premier ministre danois. »
- Les critiques à l’encontre de Charles Michel ne se limitent pas à l’Europe : « Lorsqu’il était Premier ministre en Belgique, les autres partenaires du gouvernement formulaient également de nombreux reproches », explique notre journaliste. « Plusieurs vice-premiers ministres m’ont dit à l’époque qu’il n’osait pas décider, qu’il n’osait pas aller de l’avant. Dans ce cas, il ne faut pas s’étonner du manque de leadership dans ce genre de réunions. Ce qui sort à propos de Michel dans la presse ces jours-ci est donc un vrai coup dur. »