Aujourd’hui, il semble que tout le monde a ou cherche un psychologue. Les problèmes mentaux de la population continuent d’augmenter. Cela met la pression sur les psychologues et les psychiatres. Ils refusent de plus en plus de patients et augmentent en même temps leurs tarifs.
Ce n’est un secret pour personne que nous souffrons collectivement mentalement. Aujourd’hui, c’est même de bon ton d’aller voir un psychologue ou un psychiatre. Dans un passé récent, cela était considéré comme une faiblesse. L’escalade des problèmes mentaux est donc effrayante, non seulement chez les adultes, mais aussi chez les jeunes. Il n’est pas facile de trouver des chiffres précis à ce sujet. Inez Germeys, psychologue et professeure de psychiatrie à la KU Leuven, a mené des recherches sur la santé mentale des jeunes. Elle déclare que plus de la moitié ont des plaintes légères et qu’une personne sur cinq a des plaintes et des symptômes très graves.
Les tarifs explosent
En Belgique, le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Frank Vandenbroucke a tenté de rendre les soins psychologiques abordables. Surtout depuis la pandémie, qui a surtout causé des problèmes aux jeunes. Le budget est trop limité pour cela. Selon Koen Lowet, directeur général de l’Association flamande des psychologues cliniciens (VVKP), un budget de 6,6 milliards d’euros a été prévu pour que votre visite chez le médecin reste abordable. Depuis septembre 2021, à peine 152 millions d’euros ont été versés aux psychologues, ce qui est plus qu’insuffisant.
De plus, seuls 10 à 15% des psychologues sont agréés. Cela signifie que le psychologue concerné accepte les accords tarifaires entre les caisses d’assurance maladie et les prestataires de soins. De ce fait, une visite chez le psychologue ne coûterait que 11 euros – et ce pour un maximum de 8 à 12 heures par semaine. Pour le reste, ils facturent leurs tarifs réguliers, qui ont fortement augmenté ces dernières années. Aujourd’hui, le tarif non conventionnel est de 81,74 euros.
Alors qu’il y a une grande pénurie
Mais même si le prix restait abordable – ce qui n’est pas le cas -, les listes d’attente se rallongent partout. Trouver un thérapeute est devenu une occupation à temps plein. Ils ne sont tout simplement pas disponibles parce que leurs horaires sont surchargés.
Vous vous demandez peut-être s’il n’y a pas de solution industrielle pour cela. Étonnamment, cette solution a toujours existé, mais elle est entre les mains d’une institution tombée en désuétude en Occident : les religions et surtout le christianisme.
Les religions l’ont fait
Ce grand besoin de compassion, de réconfort, de reconnaissance et de compréhension n’est pas nouveau. Les religions connaissent ce besoin depuis des millénaires. Elles apportent du réconfort dans les jours tristes et se sont toujours préoccupés des besoins les plus élevés, selon la pyramide des besoins de Maslow. La nourriture est suffisante pour la plupart des gens, mais les soins mentaux sont extrêmement limités. C’est pourquoi la plupart des religions sont si grandes et si riches. Ce sont des institutions bien organisées avec des rituels, des bibles et des textes en guise de manuels et tout un collectif de thérapeutes, des papes aux imams, qui tentent de guider l’homme hésitant à travers la jungle de la vie.
Un travail difficile pour les entreprises privées ?
Vous vous demandez peut-être pourquoi aucune entreprise privée n’a encore essayé d’étendre la psychothérapie, maintenant que nous, en Occident, sommes presque tous devenus athées et que la religion ne remplit plus cette fonction réconfortante. C’est un vrai besoin qui existe et, de plus, les marges sont énormes. L’École de la vie d’Alain De Botton est une tentative timide, mais il n’est pas assez homme d’affaires pour aller beaucoup plus loin.
Alors que des millions d’entreprises s’affairent à combler le bas de l’échelle des besoins – chaussures, biscuits, chips… Principalement des choses dont nous n’avons pas du tout besoin – il n’y a pas d’entreprise qui s’occupe des besoins réels auxquels nous voulons répondre en tant qu’êtres humains tels que le bonheur au travail, les conseils matrimoniaux, les remèdes contre la solitude et la protection contre l’influence improbablement toxique des réseaux sociaux.
Une garantie pour l’avenir
Alors que le psychologue est catégorisé comme un « métier doux » et les métiers classiques bien rémunérés comme les banquiers et les avocats comme un « métier dur », il se pourrait bien que dans trente ans les « métiers durs » soient automatisés par l’intelligence artificielle. Le besoin de psychologues sera alors encore plus grand. Une oreille attentive sera devenue encore plus précieuse.
RVW
Xavier Verellen est auteur et entrepreneur (www.qelviq.com)