Les résultats du 4e trimestre 2022 sont tombés hier, et ils sont meilleurs que prévu. Mais les défis pour l’année en cours ne sont pas minces : Elon Musk pense que l’économie fera face à une récession sérieuse. Il prépare son entreprise à traverser la crise de la demande qui pointe le bout de son nez.
Elon Musk a un plan bien huilé pour que Tesla traverse la récession
Pourquoi est-ce important ?
Les voitures sont un bien cher, et en période de récession, où le pouvoir d'achat s'érode, c'est un secteur qui est par définition fortement touché : les clients préfèreront tout simplement attendre des jours meilleurs avant de réaliser leur achat. Mais Tesla a déjà activité son "option nucléaire" : une baisse des prix drastique que l'entreprise peut se permettre, car elle possède une meilleure marge par véhicules que tous ses concurrents.Dans l’actu : le plan de Musk pour faire face à la récession.
- En marge de la présentation des résultats, Elon Musk a expliqué lors de la conférence téléphonique que le monde n’échappera pas à « une récession sérieuse ». Pour y faire face, Tesla a déjà décidé de réduire de 20% les prix de ses véhicules, aussi bien en Chine, aux États-Unis qu’en Europe. Et ça marche : selon le milliardaire, les ventes sont deux fois plus importantes que la capacité de production en ce début d’année. Elon Musk rêve tout haut de produire 2 millions de véhicules en 2023, contre 1,4 million en 2022.
- Mais Musk ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Il veut encore réduire les coûts : au niveau de l’achat de composants, en réalisant des économies d’échelle, et par l’auto-production. Tesla entend par exemple développer ses usines à Berlin et à Austin, pour augmenter la production interne de batteries. Pas plus tard qu’hier, Tesla a aussi annoncé un investissement de 3,6 milliards de dollars pour quadrupler la production de batteries dans sa gigafactory du Nevada.
- Chaque usine devra également faire mieux avec moins de stocks. Les coûts d’expédition et de logistique devront être réduits. Il faudra aussi procéder à des négociations agressives avec les fournisseurs de Tesla.
- Il est enfin question de supprimer les fonctions que les propriétaires de Tesla n’utilisent pas ou peu, et de simplifier l’architecture moteur ou des batteries, sans plus de précisions à ce stade.
L’enjeu : faire mieux que la concurrence.
- Tesla n’est évidemment pas le seul constructeur à faire face à la récession. En baissant radicalement ses prix, l’entreprise a déjà porté un sérieux coup à la concurrence. Tout simplement parce que Tesla peut se le permettre : le constructeur a fait un bénéfice moyen de 9.100 dollars par véhicule vendu au 4e trimestre, c’est 6% de moins qu’au 3e trimestre, mais c’est beaucoup mieux que les adversaires directs : c’est une marge brute deux fois supérieure à celle de Volkswagen, quatre fois supérieure à Toyota et cinq fois celle de Ford.
- Avec un prix moyen de 49.500 dollars par unité sur le marché américain, un véhicule Tesla reste trop cher. Musk s’en rend compte : « Le prix compte vraiment. Je pense qu’il y a simplement un grand nombre de personnes qui veulent acheter une Tesla, mais qui ne peuvent pas se le permettre. » Tesla aimerait à plus long terme être plus accessible au grand public : la marque a pour objectif de vendre certains modèles à moins de 35.000 euros. Ce sera encore un tout autre défi.