Musk revoit le chiffre des postes à supprimer à la baisse. Il pense désormais devoir licencier entre 3 et 3,5% des postes… mais voit déjà, dans un an, plus d’employés qu’aujourd’hui dans les rangs de Tesla. Paradoxalement, en Allemagne, Tesla recrute, mais ne trouve pas de candidats.
Les annonces d’Elon Musk, il y a trois semaines, d’un « super mauvais pressentiment pour l’économie » et de l’obligation de devoir se séparer de 10% du personnel, soit 10.000 postes, avaient fait grand bruit. Surtout que des événements de recrutement en Chine avaient d’abord été maintenus, puis annulés.
Entretemps, Musk revient sur ce chiffre. Il ne s’agirait plus de licencier 10% des postes, mais seulement environ 3%. C’est ce que le patron de Tesla confie à Bloomberg. Toujours est-il que les licenciements ont déjà commencé, notamment dans les domaines des ressources humaines et des logiciels de l’entreprise. Les licenciements ont été rapides et des plaintes ont déjà été introduites pour non-respect de la notification du préavis de départ dans les délais imposés par la loi. Pour Musk, l’entreprise a eu une croissance rapide et serait désormais surpeuplée.
Avant d’augmenter le nombre du personnel dans un an
« Dans un an, je pense que nos effectifs seront plus élevés », continue Musk. Mais pour l’instant, la réduction sera de 3 à 3,5%, ajoute-t-il. Les effectifs totaux de Tesla baisseraient donc jusqu’à 97.000 ou 96.500 employés, avant de remonter la pente. Dans l’interview, Musk réfléchit aussi à la concurrence (il ne pense pas à de possibles rivaux) et au futur de Tesla, et il estime que le souci premier est les chaines d’approvisionnement. D’où l’augmentation d’employés dans le futur : « Fondamentalement, nous devons construire les usines plus rapidement », explique-t-il. « Et ensuite, nous devons envisager les points d’étranglement, quels qu’ils soient, dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des batteries lithium-ion, de l’extraction et du raffinage à la production de cathodes et d’anodes et à la formation des cellules. »
Paradoxalement, pour la nouvelle usine européenne située à Berlin, le contraire est d’application. Il n’y a pas de postes à supprimer, mais plutôt des postes à pourvoir, mais qui ne trouvent pas preneur. Le principal problème est le salaire trop bas, comparé à ce qu’offre la concurrence. Tesla proposerait un cinquième de moins aux ouvriers qualifiés, explique le syndicat IG Metall, cité par BFM Business. Selon le syndicat, il y a tout de même de l’intérêt auprès des ouvriers pour passer chez Tesla. Le groupe emploie actuellement 3.000 personnes, mais voudrait, à terme, passer à 12.000 employés. Or, l’écart risque encore de se creuser, car les négociations salariales vont commencer en Allemagne, et le syndicat veut une augmentation de 7 à 8% pour toute la branche.
Musk s’est également récemment fendu de commentaires sur le télétravail, estimant que les personnes qui veulent travailler depuis chez elles peuvent tout simplement prendre la porte. Une perspective qui a également déplu aux employés de Twitter, entreprise que Musk a vouée à racheter. Une rencontre avec le futur patron n’a pas pu rassurer les employés. Toujours dans le monde du travail, il trouve que les employés chinois sont beaucoup plus productifs, notamment car ils sont restés dormir dans l’usine lors du confinement de Shanghai – une mesure appelée « circuit fermé », unique solution pour les entreprises de rester ouvertes avec la politique stricte de zéro-covid.