Ce facteur qui pourrait inverser la tendance entre Macron et Le Pen au second tour

Drôle d’ambiance pour cette présidentielles française, et surtout drôle de campagne de la part du candidat sortant Emmanuel Macron. Même si sa participation au scrutin ne faisait aucun doute, il ne s’est lancé que très tardivement dans la mêlée, et son programme ne suscite guère d’adhésion. En face, sa principale rivale Marine Lepen semble rassembler ses forces dans la dernière ligne droite. La dynamqique est plus importante que n’importe quel sondage pris de manière isolée. De quoi changer la donne ?

Un état de grâce de courte durée

Le président français sortant reste en tête des sondages, mais il ne bénéfice plus d’une avance confortable sur la concurrence. Après une entrée en campagne tardive, voire timide, Emmanuel Macron a certes profité de l’indignation suscitée par l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine. Même si le président français a vu l’échec de ses entretiens de dernière minute avec son homologue russe et n’a pas su le dissuader de passer à l’acte, les principaux rivaux de Macron – de gauche à droite : Jean-Luc Mélenchon et Marine Lepen en passant par Éric Zemmour – se sont trouvés décrédibilisés par leurs prises de position pro-Kremlin.

Mais cet état de grâce fut de courte durée, et depuis le début du mois de mars, le président français ne fait que chuter dans les sondages. Le dernier sondage Opinion 2022 de l’institut Elabe pour BFMTV et SFR, publié le 5 mars, lui octroie encore 28% des intentions de vote, tandis que Marine Lepen arrive à 23% au premier tour. Et la candidate du rassemblement national (l’ancien Front national) a plutôt le vent en poupe, malgré qu’Eric Zemmour chasse l’électorat d’extrême-droite sur ses terres. Selon les différents sondages, elle grappille des pourcentages au moment parfait : selon le baromètre quotidien OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique, elle a gagné 3 points depuis le début du mois d’avril, et 6 points sur les trois dernières semaines.

Accusations de plagiats et emprunts maladroits

A l’inverse, les intentions de vote pour Macron s’effritent : il a perdu 1,5% par rapport à l’estimation du 24 mars dernier. La faute, selon les observateurs, à une campagne sans ambition ni imagination, ainsi qu’à un programme qui, soit ne plait pas du tout, soit est qualifié de plagiat par les autres candidats. Valérie Pécresse l’accuse ainsi « d’escamoter la campagne » et de s’approprier ses mesures sociales et économiques, tandis que que Philippe Poutou s’amuse de l’emploi par Macron d’un slogan de son Nouveau Parti Anticapitaliste: « Leurs vies valent plus que tous les profits ».

« Il fait une très curieuse campagne. Pour ne pas dire une campagne ratée: une addition de mesures plutôt qu’une vision ou un projet, des déplacements, des meetings comme à l’Arena à un moment où les télévisions ne pouvaient pas le retransmettre en raison de l’égalité des temps de parole » remarque Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique chez BFMTV. « On savait qu’il ne voulait pas débattre mais maintenant, il boycotte même des grandes émissions, avec de fortes audiences comme s’il était différent, ce qui peut renforcer son image d’arrogance. »

Le vent souffle très à droite

Macron est certain d’être au second tour, bien sûr. Mais il risque de se retrouver avec un score bien faible face à l’affrontement ultime, et il n’a plus le charme du challenger de la politique pour rafler la voix des très nombreux indécis. En face, ça sera très probablement une Marine Lepen qui pourra compter en toute logique sur le vote des partisans de Zemmour au second tour, tout comme une partie des votes de Pécresse, Lasalle et Dupont-Aignan. L’abstention de la gauche au second tour sera un autre facteur déterminant.

De quoi démentir les pronostics ? On sait que la dynamique est plus importante qu’un sondage isolé qui prend la température à un instant T. En constante progression, Marine Le Pen affiche désormais un résultat de 47% contre 53% pour Macron au second tour. On voit clairement la progression ces dernières semaines même si les courbes ne sont pas encore inversées.

L’Internaute.

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