Coloniser la planète rouge, un fantasme pour beaucoup, notamment pour Elon Musk qui voit en Mars le salut de l’humanité, et ce, malgré les (très) nombreux obstacles qui se dressent encore aujourd’hui sur la route. Ce sont d’ailleurs ces nombreux défis qui font penser à l’astrophysicien américain Neil deGrasse Tyson que le rêve d’Elon Musk – et de beaucoup d’autres – relève plutôt du fantasme que d’un projet réaliste.
Si aujourd’hui le tourisme spatial se développe, il ne faut pas oublier que les vols spatiaux comportent encore à l’heure actuelle une pléthore de risques. Depuis les débuts de la conquête de l’espace, il y a près de 70 ans, 22 personnes sont mortes à bord d’un véhicule spatial et plus d’une dizaine d’autres sont également décédées lors d’entrainement ou de vol d’essai, comme le rappelle Slashgear. Au fil des années, nous avons évidemment fait des progrès qui ont notamment permis de poser le pied sur la Lune, mais aussi de développer un lieu de vie – dédié à la recherche scientifique, la Station spatiale internationale – dans l’espace.
Mais l’Homme n’a pas encore abreuvé sa soif d’exploration spatiale et souhaite aller plus loin ; retourner sur la Lune, certes, mais également poser le pied sur d’autres planètes. Et la petite sœur de la Terre semble la candidate idéale, tant pour assouvir les désirs d’exploration spatiale de l’Homme que comme potentielle planète d’accueil pour l’humanité lorsqu’elle aura trop abimé celle qui l’a vu naître.
Dans l’un ou l’autre cas, cela reste un véritable défi qui devrait malheureusement causer de nombreuses morts. Ça, Elon Musk, l’excentrique PDG de SpaceX qui ne rêve que de coloniser Mars, ne se fait pas d’illusion : « Je pense que les premiers voyages vers Mars vont être vraiment très dangereux. Le risque de décès sera élevé, il n’y a tout simplement pas moyen de le contourner. Ce serait, en gros, ‘Êtes-vous prêt à mourir?’ Si c’est OK, alors, vous savez, vous êtes un candidat pour y aller », avait-il clairement indiqué lors d’une conférence au Congrès international d’astronautique, en 2016.
En réalité, la planète rouge n’est pas totalement étrangère à l’Homme puisque ce dernier est déjà parvenu à y envoyer toutes sortes d’engins spatiaux, avec plus ou moins de succès à chaque tentative. La prochaine étape logique serait donc d’y transporter des astronautes, avant d’y établir une éventuelle colonie.
Or, pour Neil deGrasse Tyson, astrophysicien américain popularisé grâce à plusieurs émissions de télévision, l’une comme l’autre serait tout bonnement impossible.
Une chimère plus qu’autre chose
Le fait est que tout voyage vers la planète sera forcément extrêmement risqué, mais les astronautes qui se lanceront à la conquête de Mars s’exposeront à d’importantes radiations – comme tout voyage dans l’espace -, mais ici ça sera sur le long terme puisque le trajet devrait durer 6 mois. Après quoi, s’ils parviennent à se poser sur Mars, ils se retrouveront dans un environnement des plus hostiles. Les niveaux de rayonnement sont en effet particulièrement importants, de l’ordre de 8 rads par an. Si cette exposition n’est pas mortelle dans l’immédiat, elle entrainera forcément l’apparition de maladies, de cancer, une modification de l’ADN, voire la mort.
Mars reste en effet une planète extrêmement inhospitalière, il n’est donc pas surprenant que l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson doute de l’idée même qu’un jour l’humanité colonisera la planète rouge. « Je suis sceptique quant au fait que vous trouverez des légions de personnes qui iront là-bas et voudront rester », a-t-il déclaré lors d’une interview avec Futurism. Il n’est pas totalement contre l’idée d’une exploration martienne de courte durée, mais s’établir durablement sur la planète tiendrait plutôt du suicide.
L’humanité préfère « rester là où il fait chaud et confortable », a-t-il déclaré. Or, Mars est beaucoup plus froid et sec que l’Antarctique qui n’est quand même pas très apprécié des touristes.
Pour coloniser Mars, les humains auraient besoin d’une infrastructure qui imiterait l’environnement de la Terre, ce qui est tout bonnement impossible à développer sur une planète aussi hostile et éloignée des matières premières nécessaires pour une telle construction, d’autant plus si elle doit abriter l’humanité. Au mieux, nous pourrions espérer un « un avant-poste terrestre ».