Depuis son pic à 69.000 dollars en novembre, le bitcoin est descendu à 43.000 dollars aujourd’hui. Mais selon Goldman Sachs, il pourrait atteindre la barre symbolique des 100.000 dollars, d’ici les cinq prochaines années. Une estimation somme toute plus modeste que d’autres commentateurs.
« Nous pensons que la part de marché du bitcoin augmentera très probablement avec le temps, en lien avec l’adoption plus large des actifs numériques », explique Zach Pandl, spécialiste de l’échange mondial de devises et des marchés émergents auprès de Goldman Sachs, dans un rapport consulté par CNN Business.
Selon Pandl, le bitcoin va petit à petit grappiller les parts de marché de l’or, dans ce qu’on appelle le « strore of value », la réserve de valeurs. Il s’agit d’éléments comme l’or, ou le bitcoin aussi, ou d’autres actifs et produits dont la valeur ne devrait théoriquement pas baisser de beaucoup, sur une longue période de temps. Sur ce marché, le bitcoin équivaut aujourd’hui à 20%.
Pour le futur, Pandl voit le bitcoin atteindre les 50% de ce marché de valeurs. Tous les ans, la crypto va alors gagner entre 17 et 18%, pour atteindre les 100.000 dollars, d’ici cinq ans. Il base son estimation sur une comparaison avec l’or, dit-il, qui aide à définir les paramètres pour estimer les résultats du futur. Si le bitcoin est considéré comme une telle réserve de valeur, il devrait effectivement se comporter de la même manière que l’or, sur le marché, face à des conditions comme l’inflation ou la chute du dollar. Or, la nouvelle génération d’investisseurs est sans doute plus attirée par le bitcoin que par l’or, et c’est d’ailleurs ce qu’envisage Jeremy Siegel, professeur à la célèbre école de commerce américaine Wharton
Volatilité
Toujours est-il que les cryptomonnaies connaissent une forte volatilité qui leur colle à la peau, malgré un bon cru 2021. Autant pour les plus valorisées du marché que pour les crypto-mèmes. On devrait alors les comparer plus à des actions qu’à des véritables monnaies, analyse le média américain.
Mais de plus en plus de grands investisseurs commencent à miser sur le bitcoin, comme Stanley Druckenmiller, Paul Tudor Jones ou George Soros. Sans compter qu’il est de plus en plus facile pour des investisseurs particuliers d’entrer dans le jeu, la SEC (autorité américaine qui contrôle et régule les marchés boursiers) a par exemple autorisé un ETF (fonds négocié en bourse) qui suit les contrats à terme (futures) du bitcoin.
100.000 dollars ou plus ?
Hier déjà, nous écrivions que le président du « pays du bitcoin » El Salvador aux traits dictatoriaux, Nayib Bukele, voit le bitcoin atteindre les 100.000 dollars, déjà en 2022. Mais il s’agissait clairement d’une affirmation intéressée.
D’autres acteurs plus neutres comme Mike McGlone, expert en matières premières à l’agence de presse Bloomberg, voyait en août le bitcoin augmenter paisiblement en ligne droite jusqu’aux 100.000 dollars. En novembre hélas, la course en avant s’est arrêtée. Depuis, le bitcoin fluctue. Mais un nouveau rapport de Bloomberg du mois de décembre n’en démord pas: le bitcoin atteindra les 100.000 dollars. “Le pic des matières premières et la baisse du rendement des obligations à long terme du Trésor indiquent des risques de reprise des forces déflationnistes en 2022, avec des ramifications positives sur le Bitcoin et l’or”, précisait McGlone sur Twitter. Soit le même argument que Goldman Sachs: en période d’inflation et de planche à billets des banques centrales, le bitcoin est vu comme une valeur refuge, au même titre que l’or.
Gwen Busseniers, experte en cryptomonnaies, interviewée par nos soins, voit également le bitcoin atteindre et dépasser les 100.000 dollars, voire même les 300.000 dollars grâce aux ETF.
La célèbre investisseuse Cathie Wood voyait en septembre le bitcoin atteindre les 500.000 dollars, sur cinq ans. D’autres acteurs comme la Banque d’Angleterre estiment qu’un jour le bitcoin pourrait perdre toute sa valeur.
L’estimation de Goldman Sachs semble donc parmi les plus réservées, et qui sait, peut-être parmi les plus réalistes?