Le promoteur chinois Kaisa est devant une dette énorme, et n’arrive pas à payer les intérêts. Il suspend sa cotation en bourse de Hong Kong pour des raisons mystérieuses. Avec les déboires d’Evergrande, voilà une preuve de plus que le secteur de l’immobilier chinois est dans une profonde crise. La Banque centrale chinoise a d’ailleurs décider d’injecter de l’argent dans le circuit.
Le groupe est le 27e promoteur le plus important de Chine, en chiffre d’affaires. Cependant, il est un des plus endettés. Sa cotation a été suspendue à la bourse de Hong Kong, avec effet immédiat, pour une raison quelque peu mystérieuse : le groupe attend la publication d’une annonce avec des informations confidentielles, note l’AFP. De plus amples explications officielles ne sont pour l’heure pas connues.
Mais cette annonce intervient dans une situation de crise plus générale. Le secteur de l’immobilier est déjà en crise, notamment avec les soucis d’Evergrande, qui est devant une dette de 260 milliards d’euros, et a indiqué lundi être en défaut de paiement. Il s’agit de la première obligation que le groupe n’a pas pu payer à temps, alors que plusieurs autres étaient réglées à la dernière minute, ces derniers mois.
Kaisa est aussi en défaut de paiement. Le mois dernier, le groupe était dans l’incapacité de payer des intérêts à hauteur de 400 millions de dollars. Il avait alors essayé de bricoler une solution : offrir à ses créanciers de nouveaux titres, remboursables un an et demi plus tard. La proposition a été rejetée.
Intervention de l’Etat
Face aux déboires d’Evergrande, Pékin a envoyé ses hommes prendre en main certains postes du groupe pour restructurer le plan de dette. Mais l’Etat intervient également à un autre niveau : il relâche sa politique monétaire en rabaissant la réserve que les banques peuvent garder, ce qui permet d’injecter 188 milliards de dollars dans l’économie. La Chine entend ainsi également donner un coup de pouce au secteur de la construction, dont la crise fait ralentir la croissance du pays.
Evergrande, Kaisa ne sont que deux noms d’une longue liste : la saga des dettes de l’immobilier chinois semble loin d’être terminée.