Les confinements locaux vont continuer à faire ralentir l’économie chinoise. Des pays voisins ont arrêté cette stratégie. L’effet ralentissant de la stratégie stricte de zéro-Covid a lieu en même temps que d’autres éléments qui freinent l’économie: le manque d’électricité, le manque de main d’œuvre, et la crise du secteur de la construction.
« Si la Chine continue à s’obstiner avec sa stratégie zéro-Covid, le demande domestique va être sous pression », analyse Hao Zhou, expert économique des marchés émergents pour la Commerzbank, interrogé par le média américain CNBC. « Il n’y a pour l’heure pas de signe que le Chine souhaite relâcher cette stratégie dans le futur plus ou moins proche. L’économie va alors continuer à ralentir dans les prochains trimestres. »
A titre de comparaison, d’autres pays asiatiques ont abandonné les stratégies zéro-covid – stratégie radicale qui fait placer des zones entières en confinement dès un petit nombre de cas, fait recours à un testing de masse, des contrôles aux frontières, des mandats de quarantaine, et un tracing détaillé. Mais face au variant delta, plus contagieux, les confinements devenaient moins efficaces, et ces pays ont progressivement arrêté.
Crise de l’énergie et manque de main d’oeuvre
Le risque de lockdown et son impact sur l’économie intervient dans un cocktail d’autres éléments qui s’auto-influencent, et poussent tous à un ralentissement. Depuis des semaines, la Chine fait face à des manquements énergétiques. L’industrie tourne alors au ralenti.
Le géant chinois de la construction, Evergrande, est en difficulté financière. D’autres constructeurs deviennent alors craintifs et retardent leurs paiements. Le secteur de la construction représente un quart du PIB de pays le plus peuplé du monde.
Autre élément qui entre en compte : la Chine manque de bras. Là aussi, le Covid joue un rôle. Dans les industries, la promiscuité est de mise, et les ouvriers ont peur d’être contagiés. Ils optent également pour un changement de carrière, pour un poste moins contraignant que l’industrie lourde, et mieux payé, comme la livraison. Les entreprises peuvent donc être contraintes à augmenter les salaires, ce qui fait augmenter les prix des produits, et peut jouer sur la concurrence.
Tous ces éléments combinés, avec une peur d’une guerre avec Taiwan, ont aussi fait que les Chinois se ruent dans les supermarchés et font des réserves d’aliments et de biens de première nécessité, après une note du gouvernement qui demandait aux provinces de faire en sorte qu’il y ait assez de stocks.
Croissance : perte de trois points de pourcent
Le ralentissement de l’économie se fait sentir dans les chiffres. La croissance est passée de 7,9%, au deuxième trimestre 2021, à 4,9% pour le troisième trimestre. La baisse du premier au deuxième trimestre est également spectaculaire : sur les trois premiers mois, la croissance était de 18,3%.