En matière de taxis autonomes, ce sont les Etats-Unis, et en particulier la Californie, qui font figure de pionniers. Mais ces véhicules futuristes vont également bientôt arriver en Europe. Et si tout se passe bien, ils n’auront très vite plus besoin de conducteur de sécurité au volant.
Mobileye, une société israélienne rachetée il y a quatre ans par Intel, a fièrement annoncé avoir été autorisée à lancer une flotte de taxis autonomes dans la ville allemande de Munich. Sa technologie de conduite autonome sera installée sur des voitures fabriquées par le constructeur chinois Nio. Celles-ci seront fournies et exploitées par Moovit – aussi propriété d’Intel – qui travaille sur les données de mobilité, et par le Sixt, un service de location de voitures allemand.
Cinquante taxis autonomes parcourront les rues munichoises dès l’an prochain. Ils ont été certifiés pour pouvoir rouler jusqu’à… 130 km/h. Dans un premier temps, une « phase d’essais préliminaires » sera mise en place, avec un conducteur de sécurité à bord. Par la suite, Mobileye compte bien pouvoir s’en dispenser et se lancer dans une exploitation commerciale de son service de robotaxis.
La firme israélienne estime que pouvoir recevoir l’autorisation de retirer ses conducteurs de sécurité dès la fin de 2022. Elle envisage d’étendre ensuite ses tentacules dans d’autres pays de l’Union européenne, en fonction de l’évolution des règlementations nationales.
En Allemagne, la législation en la matière a connu un fameux bon en avant en mai dernier. Le parlement a voté une loi établissant un cadre juridique pour permettre aux véhicules autonomes (dits de « niveau 4 », c’est-à-dire qui ne nécessitent aucune intervention ni surveillance humaine) de circuler normalement sur routes ouvertes. Une première mondiale.
Tacle à Tesla
Par le passé, Mobileye a travaillé avec Tesla. Mais elle a rompu tous ses liens avec l’entreprise d’Elon Musk en 2016, suite à un accident mortel en Floride.
Depuis, la firme israélienne s’est muée en rivale de Tesla. Son PDG, Amnon Shashua, a profité de son succès à Munich pour tacler son ex-alliée, déclarant que sa technologie de conduite autonome n’était « pas assez sûre », rapporte Reuters.
Pour l’instant, le système de conduite autonome de Mobileye fonctionne sur le même principe que celui de Tesla: il est centré sur la caméra. Mais elle prévoit d’ajouter des capteurs – ce qui coûte plus cher – en vue de renforcer la sécurité de ses véhicules autonomes.
Mobileye ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a déjà introduit des demandes d’autorisation pour des services de robotaxis en Israël et en Corée du Sud. Elle espère là aussi recevoir des feux verts pour 2022. L’entreprise israélienne a également déposé une demande à New York. Mais son projet à Big Apple est déjà en train de se heurter à plusieurs problèmes d’ordre législatif, note The Verge.
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