Cet été, la Thaïlande a vécu sa pire période en matière de coronavirus. Jusqu’ici relativement épargnée, elle a vu sa courbe des contaminations – et de décès – s’envoler pour la première fois depuis le début de la pandémie. Désireux de vacciner massivement leur population, les autorités et scientifiques thaïlandais étudient la possibilité d’injecter le vaccin sous la peau des patients.
Actuellement, d’après les chiffres de Bloomberg, 8,2% des Thaïlandais – qui sont un peu moins de 70 millions – ont été entièrement vaccinés contre le coronavirus. C’est bien sûr beaucoup trop peu que pour freiner la propagation du virus dans ce pays, qui enregistre plus de 200 décès quotidiens liés au Covid-19 depuis une dizaine de jours.
L’une des principales causes de la lenteur de la campagne vaccinale thaïlandaise réside dans les difficultés d’approvisionnement. Le pays a pourtant autorisé pas moins de six vaccins: Pfizer, Moderna, AstraZeneca, Johnson & Johnson, Sinovac et Sinopharm.
La Thaïlande fabrique d’ailleurs elle-même des vaccins AstraZeneca sur ses terres. Mais cette production maison et les commandes ne suivent pas le rythme souhaité par les autorités.
Bangkok a même dû faire une demande auprès du Bhoutan, un petit pays d’Asie de moins d’un millions d’habitants qui affiche un taux de vaccination de 63%. La semaine dernière, cela s’est traduit par l’envoi de 150.000 doses de vaccin AstraZeneca vers la Thaïlande. Celle-ci a promis qu’elle rendrait la pareille au Bhoutan dans le futur.
Même rendement pour plus faible quantité ?
Les autorités thaïlandaises tentent tout ce qu’elles peuvent pour accélérer leur campagne vaccinale. Le mois dernier, elles ont même fait de leur pays le premier au monde à mélanger un vaccin chinois et un occidental. Certaines personnes ont reçu une première dose de Sinovac et une seconde d’AstraZeneca.
A présent, la Thaïlande pourrait devenir la première nation à injecter le vaccin sous la peau, rapporte Reuters. Une technique qui pourrait permettre d’économiser des produits. A priori, les premiers tests sont prometteurs.
« Notre expérience précédente montre que les injections intradermiques utilisent 25% d’une injection musculaire, mais déclenchent le même niveau d’immunité », a déclaré aux journalistes le chef du département des Sciences médicales, Supakit Sirilak.
Si les recherches confirment que les injections intradermiques ont la même efficacité que les musculaires, quelle que soit le vaccin, la Thaïlande pourrait vacciner quatre à cinq fois plus de personnes avec la même quantité de vaccin, a-t-il ajouté.
A l’heure actuelle, aucune des firmes pharmaceutiques concernées n’ont commenté ces essais.
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