Il y a six ans, Amazon ouvrait son premier magasin physique: une librairie. Depuis, la firme a multiplié le nombre de ses petits commerces, pour s’approcher de la centaine. A présent, le géant de l’e-commerce va construire ses premiers grands magasins, 100% estampillés Amazon.
Amazon Books, Amazon Fresh, Amazon Go, Amazon 4-Star: ces noms ne vous disent peut-être pas grand chose, et c’est normal. Il s’agit de différents types magasins physiques créés par le géant de l’e-commerce ces dernières années, et ils se trouvent quasi exclusivement aux États-Unis. Du moins pour l’instant. Un supermarché a en effet ouvert pour la première fois en Europe cette année, à Londres.
Actuellement, tous les commerces physiques d’Amazon sont de taille relativement modeste: librairies, épiceries et vente de ses articles les plus populaires sur sa plateforme en ligne. Ceux-ci sont également connus à travers le monde pour permettre à leurs clients de payer avec… la paume de leur main.
Une démarche cruellement ironique
Mais ce n’est pas encore suffisant. L’entreprise qui a bâti sa fortune sur le commerce en ligne est visiblement de plus en plus intéressée par le commerce physique. Le Wall Street Journal annonce ainsi qu’elle va ouvrir plusieurs enseignes de type « grand magasin » (department stores). De vastes espaces dédiés au commerce de détail – comme Inno en Belgique – exploités totalement par Amazon.
Ces grands magasins permettront à Amazon « d’étendre sa portée dans la vente de vêtements, d’articles ménagers, d’appareils électroniques et d’autres domaines », détaille le quotidien américain. On y retrouvera des produits de la marque Amazon et de « marques grand public ».
A priori, les premiers grands magasins d’Amazon sortiront de terre en Californie et dans l’Ohio. Enfin, « sortir de terre » n’est peut-être pas le terme le plus approprié. En effet, la société pourrait en réalité reprendre à son compte des installations laissées vacantes par d’autres chaînes de grands magasins telles Sears et J.C Penney. Des groupes qui ne cessent de fermer des sites, minés par les soucis financiers causés par… le succès de l’e-commerce. Et presque mis à terre par la pandémie de coronavirus et ses confinements. Dont Amazon est sorti encore un peu plus fort.
A première vue, le pari que se lance Amazon est audacieux. Le commerce en ligne ne cesse de faire du tort au physique. Mais l’entreprise tentaculaire a le bonheur de voir ses petits magasins physiques rencontrer un franc succès. Elle souhaite donc tenter l’expérience des grands magasins. Et même si ça se transforme en échec, ce n’est pas ça qui risque de la faire tomber de son piédestal.
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