Les craintes de voir apparaitre une inflation galopante semblent s’apaiser aux États-Unis. Un indicateur clé montre que le pic de la peur de l’inflation aurait désormais été dépassé, rapporte CNBC.
La peur de l’inflation n’est-elle déjà plus qu’un mauvais souvenir aux États-Unis?
Pourquoi est-ce important ?
L'une des plus grandes craintes des investisseurs cette année est la menace d'une inflation galopante qui pourrait contrecarrer la reprise économique post-pandémie. Le fait que cette crainte semble désormais s’apaiser pourrait marquer le point de départ d’un nouveau rallye boursier.Appelé le « point mort » d’inflation (ou « breakeven » rate), l’indicateur en question mesure l’anticipation de l’inflation par le marché sur base de la différence entre les rendements du Trésor américain et les obligations indexées sur l’inflation de même durée. Les investisseurs et les économistes s’intéressent particulièrement aux écarts à 5 et 10 ans.
En mai dernier, lorsque le taux d’inflation américain avait grimpé à 5%, l’indicateur avait atteint ses niveaux les plus élevés en près de 10 ans. Mais depuis lors, il est en baisse constante, ce qui indique que les investisseurs ne voient plus l’inflation maintenir son rythme effréné actuel pendant longtemps.
- Le « point mort » à 5 ans s’établit désormais à 2,45%.
- Et le « point mort » à 10 ans affiche lui 2,33%.
« Selon nous, cela indique que les marchés commencent à abandonner l’idée d’une inflation américaine structurellement plus élevée », a écrit Nick Colas, cofondateur de DataTrek Research, dans un article de blog. « Pour la seconde moitié de 2021, cela pourrait bien être le point de données le plus important à surveiller. »
Taux d’intérêts
Suite à la hausse de l’inflation, tous les regards ses sont naturellement tournés vers la Réserve fédérale américaine. Allait-elle annoncer un relèvement prochain de ses taux directeurs pour faire face à l’inflation? La Fed a toujours maintenu sa ligne, qui était de dire que l’inflation n’était pas structurelle mais passagère. Le « breakeven rate » semble aujourd’hui lui donner raison.
Pour rappel, la Fed a décidé, lors de sa dernière réunion de fixation des taux, de relever les taux d’intérêt pour la première fois en 2023. Toutefois, certains responsables de la Réserve fédérale, dont James Bullard, n’excluent pas une première hausse dès 2022.
Néanmoins, la question de l’inflation est loin d’être réglée, note encore CNBC. Le conseiller économique en chef d’Allianz, Mohamed El-Erian, estime par exemple que la Fed est en train de prendre du retard sur la courbe de l’inflation et qu’elle pourrait être obligée de resserrer sa politique rapidement.
Un gain de 12,2% pour le S&P 500 au cours des 12 prochains mois
Et Nick Colas de conclure: « Si les anticipations d’inflation recommencent à augmenter, les marchés s’inquiéteront à juste titre de savoir si la Réserve fédérale devra relever les taux plus tôt. Si elles continuent de s’orienter à la baisse, alors l’anticipation du marché d’une seule hausse des taux en 2022 sera une hypothèse sûre. »
Le cofondateur de DataTrek Research estime également l’avenir s’annonce solide pour le marché des actions.
Selon CNBC, les analystes prévoient collectivement un gain de 12,2% pour le S&P 500 au cours des 12 prochains mois.
Pour aller plus loin:
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- Peur panique ou optimisme prudent ? Les grandes entreprises américaines n’ont jamais autant parlé d’inflation
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