Après les tests salivaires et les PCR, des Français viennent de mettre au point une méthode de dépistage réalisable à partir… d’un Smartphone. La technique serait sûre et délivrerait un diagnostic en quelques minutes.
À vue d’œil, on pourrait penser qu’il s’agit d’une clé USB. Tout droit venu de Lille, le CorDial ressemble à un mini-lecteur que l’on connecte à son Smartphone. Pas de musique ou de photos à l’écran, mais bien les résultats d’un dépistage Covid.
Comment ça marche? La méthode repose sur un mécanisme assez simple, même si les mots ‘test de résonance plasmonique de surface portable et rapide pour la Covid-19’ laissent penser l’inverse.
Il suffit de prélever un peu de salive à l’aide d’une éprouvette, que l’on transpose sur une bandelette raccordée au CorDial. Le dispositif est à son tour connecté au Smartphone. Une courbe s’affiche ensuite sur l’écran du Smartphone pour indiquer si le test est positif ou non.
‘Vous branchez une petite bandelette de détection avec une gouttelette d’échantillon. Au bout de dix minutes, vous saurez si vous êtes négatif ou positif’, déclare Sabine Szunerits, professeur des Universités de Lille à la tête du projet depuis l’an dernier, interrogée par Franceinfo.
Des électrodes
La technique de ce test s’appuie sur un biocapteur où la salive du sujet et le CorDial endossent le rôle d’une électrode : ‘C’est un petit lecteur, cela se branche directement dessus. C’est conforme un peu à une clef USB à laquelle on va venir connecter une électrode. On va venir déposer l’échantillon sur l’électrode, puis on va lancer la mesure directement sur le Smartphone’, explique Sabine Szunerits.
Les avantages? À l’inverse des tests antigènes, dont l’efficacité est souvent remise en question, ou des tests PCR, qui doivent être analysés en laboratoire, le test sur Smartphone offre un résultat fiable en moins de 30 minutes. Le CorDial a en effet été conçu pour établir des diagnostics dans l’urgence.
Le test est portatif et son coût est également réduit. Seul bémol, pour l’instant, seul un professionnel peut interpréter les résultats et prélever/transposer l’échantillon de salive sur la bandelette. ‘On est en train d’améliorer la procédure et de confirmer ces tests avec des PCR’, poursuit la professeure.
Une technique similaire a été mise au point aux États-Unis par des experts de l’University of Florida. Le test a été récompensé par un deuxième prix dans un concours parrainé par le National Institute of Health.
À l’heure actuelle, tous les tests effectués sur l’appareil se sont avérés concluants. Les chercheurs sont encore à la recherche de financements pour produire le dispositif à grande échelle.