La majorité des pays d’Europe de l’Ouest font face à une hausse impressionnante du nombre de cas de coronavirus. Plus de 18.000 personnes ont été testées positives au Covid-19 au cours des 24 dernières heures en France. Un record depuis le début de l’épidémie et des tests à grande échelle. L’Allemagne et l’Italie, qui semblaient encore épargnées il y a encore quelques semaines, ont enregistré chacun près de 4.000 cas quotidiens. Angela Merkel parle d’une hausse exponentielle.
La France
Les records de nouvelles contaminations s’enchaînent en France. Samedi, le pays avait déjà enregistré plus de 16.000 nouveaux cas, un palier encore jamais atteint. Le record a à nouveau été battu ce mercredi avec 18.746 cas en 24 heures. C’est bien sûr incomparable avec la première vague de mars/avril, où moins de 5.000 infections étaient annoncées par jour, mais où le testing était beaucoup moins important.
La France est devenue l’un de pays d’Europe qui teste le plus sa population. Mais la hausse des cas de ces derniers jours et semaines ne peut pas s’expliquer par uniquement par une hausse des tests, mais bien par une circulation plus importante du virus. Cela se marque dans le taux de positivité des tests qui est passé de 4,5% le mois passé à 9% ce mois-ci. Le nombre de cas a donc doublé en un mois.
L’augmentation des cas s’accompagne d’une augmentation des hospitalisations et des décès. En deux mois, 2.000 personnes sont décédées alors que les chiffres étaient restés relativement stables la première partie de l’été. Les hôpitaux se remplissent avec plus de 750 admissions quotidiennes, alors qu’en juillet, on en comptait moins de 100 par jour.
Le président, Emmanuel Macron a déclaré que de nouvelles restrictions pourraient être annoncées dans les prochains jours ‘dans les endroits où ça circule trop vite, en particulier chez les personnes âgées […] et où on voit de plus en plus de lits occupés aux urgences’. Ces restrictions devraient être semblables à celles que connait Paris depuis mardi.
L’Italie
Si l’Italie semblait être épargnée par la seconde vague en juillet, ce n’était plus le cas à la mi-août. D’environ 200 cas quotidiens en juillet, le pays est passé à plus de 600 cas au 15 août et à plus de 2.500 cas en octobre. Mercredi, 3.678 tests sont revenus positifs, un chiffre qui n’avait plus été atteint depuis avril.
Les hôpitaux italiens sont pour l’instant encore épargnés, avec 337 personnes en unités de soins intensifs. À titre de comparaison, la France compte 1.406 personnes en réanimation, alors que la population est assez semblable.
Le gouvernement italien s’inquiète toutefois de la reprise de cette épidémie qui a fait tellement de morts et de victimes dans le pays. Depuis ce jeudi, le masque est désormais obligatoire sur la voie publique, partout dans le pays. Le chef du gouvernement italien a aussi annoncé que l’État d’urgence, facilitant la prise de décision pour la gestion de l’épidémie, pourrait être prolongé jusqu’au 31 janvier prochain.
L’Allemagne
Ce mercredi était un jour de tristes records, puisque l’Allemagne a aussi enregistré son plus haut nombre de nouvelles contaminations depuis avril. Près de 4.000 personnes ont été testées positives au cours des 24 dernières heures. La chancelière allemande, Angela Merkel parle d’une augmentation exponentielle du nombre de nouveaux cas.
Chaque mois, les infections ont doublé, a-t-elle expliqué à la télévision allemande. De 300 en juillet, à 600 en août, à 1.200 en septembre et à 2.400 en octobre. Ces derniers jours, cela semble la vitesse de propagation semble s’accélérer puisqu’on est déjà à près de 4.000 cas quotidiens pour cette deuxième semaine d’octobre. Si cela continue à ce rythme au cours des 3 prochains mois, l’Allemagne atteindra près de 20.000 nouvelles infections par jour en fin décembre.
Par ce modèle, la chancelière voulait montrer à la population que ‘le temps de doublement peut mener à de très grands chiffres’. Tout comme en France, il faut un mois en Allemagne pour que les contaminations doublent.
Pour freiner l’évolution de la maladie, nos voisins ont annoncé mardi un couvre-feu à Berlin et à Francfort jusqu’à la fin du mois.
Incidences
Pour tenter de comparer les pays européens entre eux – même si chaque État a pris des décisions de santé publique très différentes, par exemple sur le testing ou sur les restrictions – on peut utiliser l’incidence. Il s’agit du nombre de cas par 100.000 habitants. Les chiffres du ECDC ont quelques jours de retard.
- Belgique : 232,8
- Italie : 48,7
- Allemagne : 36,3
- France : 248,7
- Espagne : 305
- Pays-Bas : 270.2
- Luxembourg : 156.9
La Belgique, en comparaison avec ces voisins, se trouve dans une des situations les plus difficiles, avec une forte circulation du virus dans la population.
L’European Centre for Disease Prevention and Control donne aussi un aperçu de la situation dans les différentes régions d’Europe. Le rouge foncé, qui recouvre la France, la Belgique et l’Espagne montre les zones où le virus est le plus présent.