Le gouvernement bruxellois s’apprête à prendre de nouvelles mesures afin de lutter contre la pandémie de Covid-19. Celles-ci devraient être annoncées ce jeudi midi, lors d’une conférence de presse.
Toutes les options sont sur la table du conseil régional de sécurité, a prévenu la responsable de l’inspection sanitaire à Bruxelles, Inge Neven, sur Bruzz. Les mesures envisagées vont de l’obligation du port du masque partout dans la capitale jusqu’à la mise en œuvre d’un couvre-feu. Des mesures spécifiques pourraient également mises en place au niveau des quartiers.
D’après Belga, les bases de ce conseil régional de sécurité ont été posées dès mardi par le ministre-président de la Région bruxelloise Rudi Vervoort, le ministre bruxellois en charge de la Santé Alain Maron, la Haute Fonctionnaire Vivianne Scholliers et plusieurs experts.
Contaminations en hausse
La semaine dernière, le nombre de contaminations dans la capitale s’élevait en moyenne à 34,2 cas pour 100.000 habitants, c’est-à-dire au-dessus du seuil d’alerte de 20 cas. Seules deux communes bruxelloises étaient en-dessous: Woluwe-Saint-Pierre et Watermael-Boitsfort. Quant à la commune la plus touchée, il s’agit de Saint-Gilles.
La tendance des nouvelles infections est donc à la hausse à Bruxelles, comme dans d’autres régions du pays, mais la situation n’est toutefois pas encore alarmante. Frédérique Jacobs, porte-parole interfédérale de la lutte contre le Covid-19, rappelait d’ailleurs mercredi ‘qu’il faut faire très attention aux chiffres, on peut leur faire dire à peu près tout et leur contraire’.
‘Une anxiété pas proportionnelle à la situation’
‘La manière de communiquer de Sciensano ne peut qu’entraîner un message anxiogène’, regrette par ailleurs l’épidémiologiste Yves Coppieters, sur le site du Soir ce jeudi. ‘Et cette anxiété n’est pas proportionnelle à la situation. Ce qu’il faut communiquer, c’est le nombre de cas positifs rapporté au nombre de tests. C’est ça, le vrai reflet de l’épidémie.’
Un avis partagé dans La Libre par Thibault Helleputte, CEO et fondateur de DNAlytics, une spin-off de l’UCLouvain impliquée dans le travail et l’analyse des données hospitalières en Belgique durant cette crise du coronavirus. ‘La communication des chiffres telle qu’elle a lieu aujourd’hui n’apporte pas beaucoup d’informations. Rapporter un nombre de cas qui augmente ne sert à rien sans le mettre en parallèle avec l’augmentation du nombre de tests, raison pour laquelle une simple comparaison des nombres absolus de cas détectés entre deux moments n’a pas de sens’, explique-t-il.
Et le spécialiste en analyse de données de conclure: ‘Les arguments avancés par Sciensano ne sont pas suffisants pour attester de la véracité ou non d’une seconde vague, mais ils disposent d’éléments qui permettraient d’éclairer cette question.’
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