Avec la porte-parole du vice-président Mike Pence testée positive au Covid-19 la semaine dernière, la Maison Blanche est de plus en plus exposée au virus. En contradiction totale avec les messages d’un président Trump qui pousse toujours plus à une réouverture rapide et ‘en toute sécurité’ du pays.
Katie Miller, collaboratrice de Mike Pence, a été confirmée positive au coronavirus vendredi dernier. Jeudi, elle avait assisté à une cérémonie à laquelle étaient également présents Donald Trump, la Première dame Melania et l’épouse de Mike Pence. Six personnes qui auraient pu être en contact avec Katie Miller et devaient voyager avec le vice-président vendredi à bord d’Air Force Two ont d’ailleurs dû quitter l’avion avant le décollage.
De nombreuses informations ont ensuite indiqué que le vice-président s’était lui-même placé en quarantaine afin de protéger son entourage contre le coronavirus. Mais la Maison Blanche les a démenties dimanche soir: non, Mike Pence n’est pas en quarantaine. Oui, il ira bien travailler lundi matin comme à son habitude, après avoir eu ‘des résultats de tests négatifs chaque jour’, a indiqué son porte-parole Devin O’Malley. ‘Le vice-président Pence continuera à suivre les conseils de l’unité médicale de la Maison Blanche et n’est pas en quarantaine.’
Rappelons aussi que Mike Pence avait auparavant visité un hôpital sans porter de masque buccal, s’attirant de vives critiques alors que le bilan de la pandémie reste lourd aux États-Unis. Le vice-président a ensuite fait amende honorable: ‘Je ne pensais pas que c’était nécessaire mais j’aurais dû porter le masque à la clinique Mayo’, a-t-il indiqué à Fox News.
La Task force touchée
Pourtant, l’étau se resserre autour de la Maison Blanche. Outre Katie Miller et un militaire de la Marine au service de Donald Trump, l’assistante personnelle d’Ivanka Trump, la fille du président, a également été testée positive au coronavirus, selon CNN.
Et trois membres de la Task force de la Maison Blanche sur le coronavirus ont décidé de s’isoler pendant deux semaines après une éventuelle exposition à la maladie.
Le célèbre Docteur Anthony Fauci, le visage public de la lutte contre le virus et le principal contradicteur de Trump, est l’un d’entre eux. Le directeur du Centre de prévention des maladies infectieuses (CDC), Robert Redfield, et le directeur de l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA), Stephen Hahn, vont également rester en isolement. Le Docteur Anthony Fauci et Stephen Hahn ont pourtant été testés négatifs, mais ils resteront bien à l’écart pour minimiser au maximum le risque de contamination.
Nouvelles mesures à la Maison Blanche
Face à cette multiplication des risques, des mesures supplémentaires seront mises en place dans l’aile ouest de la Maison Blanche, a appris ABC News. Des sources ont indiqué que davantage d’assistants pourraient commencer à porter des masques… Bien qu’ils ne soient toujours pas obligés de le faire. Notons que le chef de cabinet de la Maison Blanche, Mark Meadows, assurait vendredi que la Maison Blanche ‘est probablement l’endroit le plus sûr où vous pouvez venir’.
Une des mesures envisage que les assistants doivent maintenir une distance physique d’un mètre pendant les réunions, y compris celles avec le président Donald Trump. Ce qui n’était jusque-là pas encore le cas non plus. Les agents des services secrets proches du président et à proximité du Bureau ovale commenceront également à porter des masques.
Le média américain rapporte également que plus d’une douzaine de personnes seront testées quotidiennement avant de se présenter dans l’aile ouest. Et toutes les autres personnes qui doivent rencontrer le président un jour donné seront testées. ‘Nous allons continuer à mener nos affaires mais sans courir le risque d’être potentiellement infectés par une source commune’, a déclaré une source proche.
Une réponse de Trump en contradiction avec la réalité?
Face à cette présence du coronavirus à la Maison Blanche, certains se demandent si la réponse du président à la crise est bien en adéquation avec la gravité de la situation. Car si les personnes autour de Trump ne sont pas protégées contre le virus sur ‘le lieu de travail le plus sécurisé du pays’… Comment pourraient l’être celles retournant progressivement au travail? La plupart des Américains n’auront en outre pas accès aux tests promis et au traçage de contacts actuellement en place à la Maison Blanche.
Les messages du président américain quant à l’évolution de la pandémie sont régulièrement sujets à débat. Déjà la semaine dernière, Donald Trump avait suggéré de dissoudre la Task force sur le coronavirus, une étape qui arrive bien trop tôt dans le processus pour de nombreux experts en santé publique. Il a ensuite déclaré qu’il recentrerait ce groupe de travail sur la relance de l’économie américaine, sa priorité numéro un absolue. Sa décision de rouvrir l’économie pourrait coûter des vies, admet-il cependant à la chaîne ABC News. Mais tant pis.
L’Organisation mondiale de la santé avait en outre mis en garde la semaine dernière contre le risque de retour au confinement ‘très réel’ si les pays ne gèrent pas la transition ‘avec une extrême prudence’.
Ce week-end, c’est l’ancien président Barack Obama qui est venu s’ajouter aux critiques. Lors d’un appel téléphonique privé à d’anciens collaborateurs de son gouvernement, Obama a qualifié la réponse de Trump à la crise de ‘désastre chaotique absolu’.
À ce jour, les États-Unis compte près de 80.000 décès liés au coronavirus. Le pays recense au moins 1.329.799 personnes infectées, de très loin le pays le plus touché au monde, selon les chiffres de l’Université Johns Hopkins.
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