Ce matin, la Première ministre Sophie Wilmès est revenue sur deux mesures qui ont pour but d’aider la population à mieux vivre le confinement, mais qui font déjà débat.
Deux bonnes nouvelles ont été annoncées lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil national de sécurité. Les magasins de bricolage et les pépinières pourront ouvrir aux mêmes conditions que les magasins d’alimentation. Et les résidents des maisons de repos pourront recevoir la visite un proche désigné.
Magasins de bricolage et pépinières
Une certaine incompréhension s’est créée autour de l’ouverture de ces magasins. Est-ce vraiment un déplacement essentiel? Pourquoi l’autoriser alors que le nombre d’hospitalisations reste fortement élevé en Belgique?
La Première ministre a expliqué sur BelRTL que le but de cette mesure est de ‘donner une zone de respiration’ à la population. Il s’agit avant tout de créer une balance entre des mesures pour endiguer l’épidémie et le bien-être de la population. ‘Il faut être stricte, mais l’humanité, il ne faut pas l’oublier non plus’, conclut-elle.
Sur LN24, la libérale explique un peu plus ce choix du Conseil de sécurité d’ouvrir ces magasins en particulier et pas d’autres: ‘C’est dans ces magasins qu’on va permettre un maximum d’activités (chez soi) qui correspondent à la philosophie du confinement’.
Pour les pépinières, la réouverture de leur magasin était une question de survie. Le printemps est la période la plus rentable de l’année pour eux. C’est le moment où toutes les personnes qui ont un jardin et qui aiment l’entretenir vont acheter des plants.
En ce qui concerne les mesures de sécurité, ces magasins, que ce soit de bricolage ou de jardinerie, sont obligés de respecter les mêmes règles que les magasins d’alimentation: plus d’un mètre et demi entre chaque client. Des contrôles pourront être effectués, a affirmé la Première ministre.
L’Association belge des jardineries (ABJ) a déjà annoncé que les magasins sont prêts à ouvrir dès ce samedi.
Les maisons de repos
Cette nouvelle mesure fait énormément débat dans la population et au sein même des partis, une véritable cacophonie a eu lieu en Flandre quelques minutes après la conférence de presse de Sophie Wilmès. Les maisons de repos sont fortement touchées par le coronavirus. Au point où aujourd’hui on meurt plus en maison de retraite qu’à l’hôpital. Permettre la visite de personnes extérieures à l’établissement fait craindre le pire au personnel de ces centres.
Pour la Fédération des maisons de repos (Femarbel), cette mesure ne sera pas tout de suite appliquée. Car une question la préoccupe en particulier, comme l’a expliqué son président, Marc Verbruggen sur la télévision locale BX1: ‘Comment serons-nous en mesure de garantir que le virus ne se propage pas depuis la maison de repos vers les familles des visiteurs et inversement?’ Les maisons de repos, mais aussi les centres accueillant des personnes en situation d’handicap, doivent réfléchir à un cadre strict dans lequel les visites pourront avoir lieu.’
La Première ministre Sophie Wilmès rappelle qu’il s’agit d’une possibilité et non d’une obligation. Les maisons de repos peuvent prendre leur temps pour réfléchir à la mise en oeuvre pratique de cette mesure et ont aussi le droit de ne pas l’autoriser.
Rappelons aussi que la mesure proposée par le Conseil national de sécurité comporte déjà quelques restrictions: une seule personne fixe par résident et cette personne ne doit avoir eu aucun symptôme du covid-19 durant les 14 derniers jours. Cependant, il y a toujours le risque qu’une personne asymptomatique apporte le virus au sein de la collectivité.
Sur LN24, Sophie Wilmès a déclaré qu’elle comptait sur la bonne gestion des maisons de repos pour écarter toute personne présentant des symptômes. Elle espère que la capacité de test accordée aux centres permettra de séparer avec plus de précision les personnes malades et celles en bonne santé.