Selon les projections, la plupart des pays européens suivent la trajectoire de l’Italie

Le Finantial Times publie une série de chiffres peu rassurants. La plupart des pays européens comptant déjà au moins 100 personnes contaminées au Covid-19 sont sur une base de 33% de nouveaux cas quotidiens. Ce qui ne veut pas dire que tous ces pays connaîtront le même sort que l’Italie au niveau des réponses des autorités. Les pays sont par exemple inégaux au niveau des systèmes de soin de santé.

D’abord, pas de panique. Le taux de mortalité du Covid-19 tourne toujours autour de 2 à 4% selon les régions du globe. S’il serait exagéré de parler de gros rhume – on ne connait pas encore bien toutes les spécificités du virus – il présente néanmoins les mêmes symptômes: fièvre, toux, nez qui coule… Pour l’heure, la grippe tue plus de personnes par an, tout comme le tabac ou d’autres grands virus comme le VIH.

Mais les derniers chiffres relayés par le Finantial Times montrent que l’on doit prendre cette pandémie très au sérieux. En effet, le Covid-19 est très contagieux, et pour l’heure, il n’existe pas de vaccin, même si on en guérit dans l’énorme majorité des cas.

Les chiffres

Parlons chiffres. En Europe, plus de 20.000 personnes ont été contaminées. L’Italie est le pays le plus touché avec 12.462 cas recensés, dont 2313 contaminations dans les dernières 24h pour un total de 827 morts. L’Espagne suit avec 2128 cas (506 nouveaux) et 47 morts, la France 1784 cas (178 nouveaux) et 33 morts, l’Allemagne 1567 cas (428 nouveaux) et 3 morts, et la Suisse 642 cas (152 nouveaux) et 4 décès. Hier, la Belgique comptabilisait 314 cas (47 nouveaux) pour 3 morts.

Précisons que ces chiffres dépendent du nombre de tests effectués. Certains experts craignent que de nombreux cas ne soient pas comptabilisés. Certaines personnes sont ainsi porteuses de la maladie sans le savoir. C’est plus un problème de contamination à grande échelle que de réel danger immédiat pour la santé de la population.

Bien sûr des mesures sont prises par les pays pour empêcher cette propagation de masse. Le ‘social distancing‘ principalement, en plus des mesures d’hygiène de base. La quarantaine est pour l’heure réservée à l’Italie. Certains pays comme la Grèce ont fermé écoles, universités et crèches, quand d’autres interdisent les rassemblements de plus de x personnes. Mais on voit que ces mesures diffèrent d’un pays à l’autre, voire même à l’intérieur d’un même pays quand on en vient à la Belgique. Ce sont des variables à prendre en compte dans les projections, mais forcément très difficiles à quantifier.

Reste que de nombreux spécialistes pensent que des pays comme la France, l’Allemagne, l’Espagne ou encore la Belgique ont environ 8 à 9 jours de retard sur l’Italie. Selon les mesures précitées, ces chiffres pourront varier. On ne devrait pas avoir les mêmes chiffres exacts, mais on n’en sera pas loin. ‘Le temps entre chaque doublement du nombre de cas est pratiquement similaire en France, en Italie, en Iran, en Corée du Sud ou encore en Chine’, assure Antoine Flahaut, épidémiologiste et professeur à l’Université de Genève, à L’Express. Le Royaume-Uni aurait 13 jours de retard quand les États-Unis en auraient 16.

Les capacités des pays en soins de santé

Voilà pour les projections des contaminations. Au niveau des soins de santé, c’est tout à fait différent. L’Italie fait face à une pénurie du nombres de lits disponibles, notamment pour les soins intensifs. Dans la Botte, il y a précisément 12,5 lits de soins intensifs pour 100.000 habitants. L’Allemagne en a plus du double. La Belgique fait partie du top 5 européen à ce niveau. Mais des pays comme le Royaume-Uni ou les pays scandinaves sont plus mal lotis.

Il y a aussi la couverture des hôpitaux sur le territoire et de ce point de vue encore, la Belgique a moins à craindre que d’autres pays, comme l’expliquait François Perl de l’Inami sur La Première, lundi matin.

Ici, c’est l’absorption des cas qui sera une donnée primordiale. Ceux qui nécessitent réellement de soins intensifs ou aigus devront se rendre dans les hôpitaux, les autres pourront se soigner chez eux, évitant les contacts un maximum.

En résumé, ne pas minimiser, mais ne pas paniquer non plus. Ce qui est certain, c’est que des mesures fortes devront être prises en fonction de l’évolution de la situation. Enfin, l’épidémie ne va pas s’estomper dans quelques jours, c’est une certitude, même si on observe des chiffres encourageants venant de Chine, de Corée du sud ou encore de Taiwan et Singapour qui n’ont pas pris de mesures de quarantaine de masse.

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