Boeing prévoit de retirer le reste d’un prêt de 13,8 milliards de dollars accordé le mois dernier, a déclaré une source à Reuters. L’épidémie de coronavirus ajoute à la pression sur le constructeur d’avions américain, ses avions 737 MAX immobilisés au sol.
C’est la volatilité du marché qui aurait poussé Boeing a prendre cette décision, et non la date de remise en service de ses avions 737 MAX qui a été repoussée à maintes reprises. Ce prêt de 13,825 milliards de dollars aurait été récolté lors d’une levée de fonds auprès de prêteurs incluant la Banque de Chine et la PNC, rapportaient les médias le mois dernier.
Les actions de Boeing ont chuté de 11 % à 205,56 dollars à la suite de l’annonce du retrait du prêt, correspondant à l’effondrement global des actions des compagnies aériennes. Le fabricant de l’avion pourrait retirer l’argent dès vendredi, a déclaré la source.
Une dette colossale
Les compagnies aériennes ont été parmi les plus touchées, l’effondrement des réservations les ayant forcées à réduire drastiquement les horaires de vol et les prévisions de résultats annuels.
La dette totale de Boeing a elle presque doublé pour atteindre 27,3 milliards de dollars en 2019. En cause: des indemnisations dues aux compagnies aériennes et des coûts de production supplémentaires pour le 737 MAX. L’immobilisation au sol de l’avion meurtrier l’empêchait par ailleurs de livrer l’avion aux acheteurs, n’arrangeant rien. Les analystes estimaient l’année dernière les pertes de Boeing à environ 1 milliard de dollars par mois à la suite de cette immobilisation.
L’entreprise a cependant déclaré ce mercredi avoir remporté 18 nouvelles commandes d’avions gros-porteurs en février, bien que les annulations du 737 MAX lui aient fait perdre 28 commandes le mois dernier.
Mais la descente aux enfers de l’entreprise ne pourrait pas s’arrêter si facilement. L’entreprise a ainsi échoué en début de semaine à obtenir le soutien des régulateurs américains de l’aviation pour laisser les faisceaux de câbles en place sur l’avion au sol. Résultat: Boeing est encore confronté à de possibles retards supplémentaires…
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