La Grèce ne peut pas contenir plus longtemps l’afflux de migrants

La Grèce n’acceptera plus aucune demande d’asile pendant un mois. Et elle a déclaré l’état d’urgence aux frontières.

Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a annoncé ces mesures ce dimanche. La raison: la foule de migrants entassés à la frontière turque et qui souhaitent entrer en Europe par la Grèce.

Des milliers de migrants – plus de 13.000 selon certaines estimations – se sont déjà rendus à la frontière entre la Turquie et la Grèce. Ils se sont mis en route dès que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé qu’il ne bloquerait plus les migrants qui veulent aller en Europe. Erdogan fait ainsi sauter un précédent accord avec l’UE.

Frontière renforcée

Pour éviter un énorme afflux de migrants en Europe, la Grèce a aussi renforcé la frontière. Un nombre important de militaires sont venus en renfort pour empêcher tout migrant de passer. Et les migrants ont été prévenus par le Premier ministre: ‘N’essayez pas d’entrer illégalement en Grèce – vous serez refoulés’. Selon plusieurs médias, les forces armées n’hésiteraient pas à lancer des gaz lacrymogènes. Dans un article de la CNN, certains réfugiés ont déclaré avoir été battus et forcés de retourner en Turquie par les agents grecs.

Ce renforcement de la frontière va à l’encontre du droit européen et des protocoles internationaux sur la protection des réfugiés. Le Premier ministre grec a cependant demandé une dérogation et une aide à l’Union européenne. Kyriakos Mitsotakis mentionne d’ailleurs dans son tweet l’article 78.3 du TFUE. Ce dernier permet aux institutions européennes de prendre des mesures provisoires pour aider les pays qui font face à un afflux important de migrants. Un article qui colle parfaitement à la situation grecque.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a annoncé qu’il se rendra ce mardi à la frontière greco-turque avec le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis. ‘Soutien aux efforts grecs pour protéger les frontières européennes’, a-t-il écrit sur Twitter.

En attendant, des milliers de réfugiés se massent devant la frontière, sans abris, et doivent supporter les conditions météos hivernales. La température est proche de 0°C et il pleut souvent. Ils manquent de nourriture et les enfants sont malades. Mais beaucoup veulent tout de même continuer à attendre, pour avoir une chance d’atteindre l’Eldorado qu’est l’Europe pour eux.

‘Des millions’

‘Bientôt, des millions’, a affirmé Erdogan qui tente toujours de faire pression sur l’Union européenne. ‘Depuis que nous avons ouvert nos frontières (vendredi), le nombre de ceux qui se sont dirigés vers l’Europe a atteint les centaines de milliers. Bientôt, ce nombre s’exprimera en millions », a expliqué M. Erdogan  en conférence de presse dont les propos ont été rapportés par l’AFP.

En attendant, les premières images (insupportables) affluent sur les réseaux sociaux alors qu’Emmanuel Macron a lui aussi apporté son soutien à la Grèce, en première ligne.

Ici sur l’île de Lesbos, des habitants empêchent les radeaux d’accoster

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