Des entreprises européennes mieux armées pour rivaliser avec leurs concurrentes américaines et chinoises, c’est désormais la volonté de quatre pays de l’UE. Ils ont décidé de faire pression sur les autorités de la concurrence pour qu’elles assouplissent les règles en matière de fusions.
Il y a un an, Siemens et Alstom espéraient fusionner pour créer un véritable big boss européen avec des revenus d’environ 15 milliards d’euros. C’était avant que la Commission européenne ne décide de mettre le holà à cette fusion, arguant qu’elle posait de ‘sérieux problèmes de concurrence’. Aujourd’hui, il s’avère que l’Europe se serait bien tiré une balle dans le pied.
En bridant ses entreprises sous couvert de concurrence déloyale, l’Europe n’est (toujours) pas capable de proposer des concurrents sérieux pour lutter contre les géants chinois et américains. Mais quelques pays européens ne l’entendent plus de cette oreille. Depuis le refus de cette fusion, certains ont demandé des changements pour permettre davantage de consolidation, ce qui pourrait aider les entreprises sur la scène mondiale, comme le rapporte CNBC.
Révision du contrôle des concentrations
‘La nature de la concurrence mondiale a changé. Les entreprises européennes doivent désormais faire face à la concurrence d’entreprises étrangères qui bénéficient parfois d’aides d’État substantielles ou de marchés intérieurs protégés, dans certains cas à un degré très élevé’, ont déclaré les ministres de l’économie de France, d’Allemagne, d’Italie et de Pologne dans une lettre adressée mardi à Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence.
‘Nous demandons donc à la Commission de proposer une version révisée des lignes directrices sur le contrôle des concentrations’, ont déclaré les ministres dans la lettre, relayée par CNBC. Le ton est donné, ces pays ne veulent plus que les entreprises européennes restent sur le carreau.
Vestager avait déjà fait un premier pas dans cette direction, déclarant en décembre dernier qu’une révision des règles antitrust et des accords entre concurrents avait commencé. Un autre examen sur la définition du marché de l’UE est également à l’ordre du jour, voilà qui doit soulager les pays mécontents. Cette révision doit en effet porter sur les limites du marché européen, qui évalue actuellement la concurrence nuisible aux consommateurs nationaux.
‘Une approche claire et cohérente’
De son côté, la principale intéressée a aussi tenu à calmer le jeu. ‘Nous voulons être sûrs que les orientations que le marché de l’UE donne sont précises et à jour, et qu’elles définissent une approche claire et cohérente des affaires d’ententes et de concentrations dans les différents secteurs, d’une manière qui soit facilement accessible’, a déclaré Vestager lors d’un événement à Bruxelles.
Sauf que les quatre pays européens commencent à perdre patience et souhaitent que des décisions soient prises dans les prochaines semaines. On attend encore que Vestager donne un calendrier précis pour son ‘examen’ du marché européen…
Lire aussi: