La barre des 2.000 personnes infectées par le coronavirus a été franchie dimanche en Chine et 80 personnes seraient déjà décédées. Côté belge, ‘il n’y a pas de raison de paniquer’.
Un nouveau bilan, relayé par la chaîne américaine CNBC ce lundi, fait état de 2.744 personnes infectées par le coronavirus en Chine, dont 461 seraient dans un état critique. Le nombre de morts est lui passé à 80.
Les autorités chinoises ont annoncé un jour de congé supplémentaire après le Nouvel An chinois pour tenter de contenir l’infection.
Par ailleurs, les Chinois ne sont pas autorisés à quitter le pays avant le 30 janvier.
Dans la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie, les voitures ne sont plus autorisées à circuler dans les rues et les gens ne font que les trajets nécessaires par peur de la contamination.
L’économie du pays tourne pour le moment au ralenti. Le géant des jeux Tencent a par exemple demandé à son personnel de travailler à domicile jusqu’au 7 février. Le détaillant en ligne Alibaba a lui mis un frein à la vente de masques surévalués.
Plusieurs cas à l’étranger
L’épidémie du coronavirus semble pour l’instant circonscrite à la Chine, même si plusieurs cas ont été recensés à l’étranger. Les États-Unis en ont rapporté cinq, la Corée du Sud trois, le Japon, Singapour et l’Australie quatre. En France, ce sont trois personnes infectées qui ont été prises en charge. La Direction générale de la santé (DGS) a également annoncé la mise en place d’une ‘équipe médicale d’accueil’ à l’aéroport de Roissy.
Le Japon et la France, ainsi que les États-Unis, ont par ailleurs commencé à prendre des mesures afin d’évacuer leurs ressortissants de la ville de Wuhan, foyer de l’épidémie et mise en quarantaine par les autorités chinoises.
En Belgique, ‘on a des plans et on est prêt’
Côté belge, l’inquiétude a grandi samedi lorsqu’un cas ‘potentiel’ a été rapporté à l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles. Mais il s’est rapidement avéré qu’il s’agissait d’une simple grippe saisonnière. La prise en charge rapide de cette fausse alerte laisse supposer que les services de santé belges sont bien préparés. ‘En Belgique, il n’y a pas de raison de paniquer’, confirme Charlotte Martin, infectiologue au CHU Saint-Pierre, au journal Le Soir, ce lundi. ‘Le personnel de santé de première ligne est prêt et a priori, on sait quoi faire pour juguler la transmission. On est beaucoup plus préparé que lorsque l’épidémie de Sras est apparue, il y a 18 ans. Saint-Pierre est entre-temps devenu un centre de référence. On a des plans et on est prêt.’
‘Nos autorités sanitaires sont très vigilantes, nous avons de bons laboratoires, des hôpitaux de référence, des protocoles en cas de suspicion, nous avons informé tous les médecins et hôpitaux des marches à suivre, nous avons donc pris toutes les mesures de précaution’, a par ailleurs déclaré la ministre de la Santé, Maggie De Block, sur VTM Nieuws dimanche soir. ‘Nous suivons de près les recommandations de l’OMS et regardons ce que font les autres pays européens.’ Pour rappel, il n’y pas de vol direct entre la Belgique et la province de Hubei, où s’est déclarée l’épidémie.
Une réunion de la délégation européenne à Pékin est prévue ce lundi, précise le porte-parole des affaires étrangères, Arnaud Gaspart, au journal Le Soir. L’objectif de celle-ci est d’évaluer la meilleure façon de répondre aux demandes d’extradition des différents pays et de réfléchir aux éventuelles mesures à prendre. ‘En fonction des conclusions de cette réunion, nous prendrons des décisions’, explique-t-il. Selon lui, le nombre de Belges présents à Wuhan n’excéderait pas la douzaine de personnes.
Le virus
Le coronavirus qui se répand actuellement est plus contagieux que le Sras, un virus qui avait tué 774 personnes à travers le monde en 2002-2003. Par contre, son taux de mortalité est trois fois plus faible: 3% pour le coronavirus contre 10% pour le Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras).
Les symptômes:
Ils sont similaires à ceux de la grippe: fièvre, toux, difficultés respiratoire…
Que faire?
Si l’on revient de Chine et que l’on présente les symptômes, il ne faut surtout pas se rendre à l’hôpital, afin d’éviter une propagation du virus. Il faut prévenir son médecin traitant qui se chargera, si nécessaire, de prélever un échantillon pour analyse.