La croissance économique chinoise ralentit au troisième trimestre pour atteindre 4,8 pour cent


Principaux renseignements

  • La croissance économique de la Chine au troisième trimestre s’est ralentie pour atteindre 4,8 pour cent, répondant aux attentes mais soulignant les vulnérabilités.
  • La faiblesse de la demande intérieure persiste, en raison de dépenses de consommation modérées et d’un marché immobilier en difficulté.
  • La diversification des exportations en dehors des États-Unis permet d’espérer de futures opportunités de croissance.

La croissance économique de la Chine s’est ralentie pour atteindre 4,8 pour cent au troisième trimestre, soit le rythme le plus faible depuis un an. Bien que ce chiffre soit conforme aux prévisions et permette au pays d’atteindre son objectif de croissance de 5 pour cent pour l’année, les déséquilibres structurels de l’économie continuent de susciter des inquiétudes. Le ralentissement met en évidence la forte dépendance de la Chine à l’égard de l’industrie manufacturière et des exportations, en particulier dans le contexte de l’escalade des tensions commerciales avec les États-Unis.

Malgré le ralentissement par rapport au taux de croissance de 5,2 pour cent observé au trimestre précédent, le Bureau national des statistiques maintient que l’économie chinoise fait preuve d’une « forte résilience et d’une grande vitalité » malgré les pressions. Il attribue cette résilience aux bonnes performances du secteur technologique et des services aux entreprises.

Les frictions commerciales s’intensifient

La Chine s’est fixé comme objectif une croissance économique d’environ 5 pour cent pour 2024. Les mesures de soutien du gouvernement et une période de stabilité commerciale avec les États-Unis ont permis d’éviter un ralentissement brutal. Toutefois, les récentes restrictions chinoises sur les exportations de terres rares ont déclenché une vive réaction de la part du président américain Donald Trump, qui a menacé d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations chinoises.

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a exprimé l’espoir d’une rencontre avec des responsables chinois cette semaine en Malaisie afin d’atténuer les tensions et d’ouvrir la voie à un sommet entre Trump et son homologue chinois, Xi Jinping.

Avant les récentes frictions commerciales, les entreprises chinoises avaient profité de la trêve commerciale avec Washington pour augmenter leurs exportations vers les États-Unis, ce qui s’est traduit par une hausse de 8,4 pour cent en septembre. Les importations vers la Chine ont également augmenté. La production industrielle chinoise a augmenté de 6,5 pour cent le mois dernier par rapport à l’année précédente, grâce aux bonnes performances de secteurs tels que l’impression 3D, la robotique et les véhicules électriques. Le secteur des services, qui englobe l’assistance informatique, les cabinets de conseil et les entreprises de transport et de logistique, a également connu une croissance.

La faiblesse intérieure persiste

Toutefois, l’atonie du marché intérieur reste un frein pour les entreprises. Les ventes au détail ont ralenti pour atteindre leur niveau le plus bas depuis dix mois en septembre, reflétant la faiblesse de la confiance des consommateurs. En outre, les fabricants sont confrontés à une concurrence intense, en particulier sur les marchés non américains, où les pressions sur les prix peuvent éroder la rentabilité.

L’économiste Sheana Yue, d’Oxford Economics, observe que les performances de la Chine en matière d’exportation ont contribué à contrebalancer l’atonie des dépenses intérieures. Pékin a investi des milliards dans des mesures incitatives telles que des subventions, des salaires plus élevés et des rabais pour stimuler les dépenses de consommation et soutenir l’économie. Toutefois, M. Yue estime qu’une croissance économique supérieure à 4,8 pour cent cette année nécessiterait probablement une nouvelle intervention du gouvernement, éventuellement décrite dans le nouveau plan quinquennal détaillant les objectifs économiques de la Chine.

À l’avenir, les dirigeants chinois devraient donner la priorité à la fabrication de produits de haute technologie et s’attaquer à la crise actuelle du marché immobilier dans le cadre du 15e plan de développement quinquennal du pays. Les investisseurs suivront de près les prochaines réunions du Politburo pour obtenir des indices sur l’orientation de la politique économique au cours de l’année à venir. Bien que de modestes mesures de relance aient été mises en œuvre, les analystes restent divisés quant à la probabilité d’une nouvelle intervention cette année.

Malheurs du marché du logement

Le secteur immobilier chinois continue de rencontrer des difficultés, les investissements immobiliers ayant diminué de 13,9 pour cent au cours de l’année précédant le mois de septembre. Le marché du logement connaît un ralentissement caractérisé par la chute des prix des logements, la diminution des volumes de vente et l’abandon de certains projets par les promoteurs. Comme le secteur immobilier représente environ un tiers de l’économie chinoise et constitue une source de revenus importante pour les gouvernements locaux, ses difficultés constituent un défi de taille.

Laura Wu, maître de conférences en économie à l’université technologique de Nanyang, note que les prix des logements ont baissé dans presque toutes les grandes villes chinoises, malgré les mesures de soutien prises par le gouvernement. Wu souligne que le logement reste un frein majeur à la croissance économique de la Chine, alors même que le pays est confronté à l’incertitude découlant des droits de douane américains et d’autres barrières commerciales.

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