Principaux renseignements
- L’Iran a suspendu ses négociations nucléaires avec les pays européens après le rétablissement des sanctions.
- Les pays occidentaux accusent l’Iran de chercher à se doter d’armes nucléaires, alors que l’Iran maintient que son programme est destiné à des fins pacifiques.
- La coopération de l’Iran avec l’AIEA, l’organisme de surveillance nucléaire des Nations unies, est menacée par le rétablissement des sanctions.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé lundi qu’il n’envisageait pas dans l’immédiat de reprendre les négociations nucléaires avec les pays européens à la suite du récent rétablissement des sanctions. La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, qui étaient signataires de l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran, ont réimposé ces sanctions le 28 septembre, déclenchant un retour des sanctions de l’ONU par le biais d’un mécanisme connu sous le nom de « snapback ».
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a déclaré que l’Iran n’a pas prévu de négocier pour le moment, mais qu’il analyse activement les répercussions et les implications des sanctions rétablies par les E3 (Grande-Bretagne, France et Allemagne). Il a précisé que l’Iran poursuivra la communication et les consultations diplomatiques. Baqaei a ajouté que l’Iran continuera la diplomatie dès qu’il jugera cela efficace et conforme aux intérêts et priorités du pays.
Les pays occidentaux, menés par les États-Unis et soutenus par Israël, ont accusé l’Iran de chercher à se doter d’armes nucléaires, considérant l’enrichissement de l’uranium comme un seuil critique. L’Iran rejette ces accusations avec véhémence et affirme que son programme nucléaire vise uniquement des fins civiles, tout en revendiquant un droit légitime à l’enrichissement selon le traité de non-prolifération nucléaire.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rapporte que l’Iran est le seul pays sans programme d’armes nucléaires déclaré à enrichir de l’uranium à 60 pour cent, approchant ainsi le seuil de 90 pour cent requis pour la fabrication d’armes. En 2015, l’Iran et les États-Unis, ainsi que les trois pays européens, la Russie et la Chine, ont conclu un accord. Cet accord visait à réglementer les activités nucléaires iraniennes en échange de la levée des sanctions.
Cependant, le président Donald Trump s’est retiré de l’accord lors de son premier mandat en 2018 et a réimposé des sanctions. En conséquence, l’Iran s’est progressivement retiré de certains de ses engagements pris dans le cadre de l’accord, notamment en ce qui concerne l’enrichissement de l’uranium. L’Iran a averti à plusieurs reprises qu’un retour aux sanctions entraînerait la suspension de la coopération avec l’AIEA.
Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a laissé entendre que la coopération avec l’AIEA n’était plus pertinente en raison de la réintroduction des sanctions de l’ONU. On ne sait toujours pas si l’Iran a l’intention de rompre complètement ses liens avec l’agence. (uv)
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