Le New York Times a récemment publié un long article détaillant les pratiques d’Amazon vis-à-vis des vendeurs qui proposent leurs produits sur sa plateforme.
Coincés entre la quasi-obligation d’être présents sur la place de marché pour réaliser des ventes et les pressions mises en place par Amazon pour comprimer les prix à la baisse, ces commerces se retrouvent dans une position loin d’être confortable.
Car fort de ses centaines de millions d’utilisateurs, plus de 100 millions d’abonnés payants Prime, 232 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2018 et on en passe, Amazon peut se permettre de dicter sa loi aux entreprises qui utilisent son site pour réaliser leurs ventes, et il ne se prive pas de le faire.
27% de chaque dollar dépensé
Le quotidien américain a interrogé une soixantaine de personnes – employés, vendeurs, fournisseurs, etc. – souvent sous couvert d’anonymat, pour savoir comment Amazon tirait avantage de sa position de force, et le site Korii en a sélectionné les morceaux choisis.
Ainsi, le New York Times nous apprend qu’Amazon récupère 27% de chaque dollar dépensé sur sa plateforme d’e-commerce. C’est deux fois plus qu’il y a 5 ans.
Par ailleurs, cette marge ne prend pas en compte les bénéfices générés par les publicités achetées par les commerçants pour avoir plus de visibilité sur la place de marché. Une source confie au journal que ce dernier point est ‘un business à lui seul aussi lucratif que Nike’.
Ceci explique pourquoi Amazon ne semble pas avoir l’intention de modifier ses pratiques, malgré les récentes annonces de départ de la marque à la virgule et du géant suédois du meuble Ikea.
Dépendance
Un luxe que ne peuvent pas se permettre de plus petits acteurs, bien plus dépendants de la plateforme. Et si l’un d’entre eux s’avise d’essayer de contourner les règles d’Amazon, l’entreprise n’hésite pas à les rappeler à l’ordre et les menacer d’exclusion.
Une autre pratique dévoilée par le New York Times concerne le service Prime d’Amazon. Grâce à ses entrepôts dans lesquels sont stockés les produits éligibles au service de livraison express, l’entreprise de Jeff Bezos est carrément parvenue à prendre le contrôle des stocks des commerçants.
Ces derniers se retrouvent ainsi contraints de s’acquitter d’un certain nombre de taxes d’opération et d’entreposage, dont les montants peuvent varier au bon vouloir du géant… qui se rend ainsi encore un peu plus indispensable.