Dans la région du Golfe, où le pétrole constitue depuis longtemps l’épine dorsale de l’économie, une nouveau histoire est en train d’émerger. L’eau est reconnue comme une ressource critique et limitée. Face à la hausse des températures et à la pénurie croissante d’eau, les dirigeants sont contraints d’agir. Mais cela offre également des opportunités d’innovation et d’adaptation. En investissant dans la gestion durable de l’eau, ils peuvent non seulement assurer leur propre avenir, mais aussi servir d’exemple aux autres régions arides du monde.
L’or arabe n’est plus le pétrole, mais bien l’eau

Pourquoi est-ce important ?
La pénurie d’eau dans la région du Golfe a des conséquences directes sur divers secteurs, tels que l’agriculture et l’énergie. Et cela oblige à reconsidérer la gestion et l’utilisation de l’eau.Les Saoudiens dans le top 3 mondial pour la consommation d’eau par habitant
Dans l’actualité : les États du Golfe, dont Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, connaissent une grave pénurie d’eau. C’est en grande partie lié à des approvisionnements limités.
- Cette situation a été exacerbée par une croissance démographique rapide et une forte augmentation des revenus. L’Arabie saoudite, avec plus de 60% de la population du Conseil de coopération du Golfe (CCG), est le plus grand consommateur d’eau par habitant au monde après les États-Unis et le Canada.
- Depuis 1980, la consommation d’eau en Arabie Saoudite a été multipliée par quinze. Le pays brûle déjà un tiers de sa production pétrolière pour répondre à ses besoins domestiques en eau et en énergie.
- Les pays du CCG – qui comptent 60 millions d’habitants – sont de plus en plus dépendants des importations alimentaires. Ils s’efforcent d’augmenter leur production agricole nationale, ce qui exerce une pression énorme sur des ressources en eau limitées.
Dessalement de l’eau de mer
Zoom avant : une grande partie des besoins agricoles en eau des États du Golfe sont satisfaits grâce à l’exploitation des eaux souterraines. Ce qui entraîne une réduction significative des niveaux de ces eaux.
- Les États du Golfe s’appuient donc de plus en plus sur le dessalement de l’eau de mer. Ils produisent environ 40% de l’eau dessalée mondiale.
- Les exigences énergétiques élevées du dessalement et les coûts environnementaux. Les émissions de gaz à effet de serre et l’impact sur la vie marine des rejets de saumure posent des défis importants.
Quatre des six pays les plus pauvres en eau au monde se trouvent dans le Golfe
Zoom arrière : dans le scénario climatique le plus extrême, les températures dans cette région, déjà parmi les plus élevées au monde, pourraient augmenter de près de 6°C d’ici la fin du siècle.
- Quatre des six pays les plus pauvres en eau au monde se trouvent dans le Golfe. Un phénomène qui bouleverse presque tous les secteurs, de l’agriculture à l’énergie. Ce qui incite les dirigeants à s’attaquer à ce problème dans le contexte du changement climatique.
- Le dessalement pose des menaces géopolitiques. Comme la dépendance à l’égard de la distribution d’énergie et la vulnérabilité aux attaques physiques et cybernétiques.
- Les pays du CCG reconnaissent la nécessité de mettre en place des stratégies de gestion de l’eau holistiques et durables. Axées sur la réduction de la consommation d’eau, la diversification des ressources en eau et la coopération en matière de recherche et de développement.
(OD)