« La moitié de la planète a déjà dépassé le pic de l’énergie fossile »

C’est l’analyse du think tank Ember, en ce qui concerne la production d’électricité.

Pourquoi est-ce important ?

La transition vers une énergie verte s'accompagne souvent d'une vague de pessimisme. Pourtant, quand on regarde de plus près les chiffres globaux, il y a des notes d'espoir. En septembre dernier, Fatih Birol, le patron de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) annonçait le pic pétrolier avant la fin de la décennie, dix ans plus tôt que prévu. Aujourd'hui, Ember montre qu'il y a quelques motifs d'espoir dans la production d'électricité.

Dans l’actu : le dernier rapport d’Ember sur la production d’électricité.

  • Selon les chiffres d’Ember, 107 économies ont déjà dépassé le pic des énergies fossiles depuis 5 ans pour la production d’électricité.
  • Les émissions de ces 107 économies ont diminué de 20% lors de la dernière décennie.
  • Ensemble, ces 107 pays représentent 38% de la demande mondiale en électricité.
  • Si on prend en compte les économies qui ont dépassé leur pic depuis un an, l’ensemble représente en tout 50 % de la demande mondiale, ce qui ouvre la voie à une baisse des émissions et à un pic global dans le secteur de l’électricité.

Asie et Moyen-Orient, mauvais élèves

En détail : l’Europe et l’Amérique du Nord en tête, l’Asie en retrait.

  • L’UE, l’Océanie et l’Amérique du Nord sont dans un processus de déclin des énergies fossiles, avec une production fossile en baisse de 30 %, 20 % et 15 % par rapport à leurs sommets.
  • L’énergie fossile semble avoir plafonné en Afrique à l’échelle du continent, tandis que l’Amérique latine et les Caraïbes sont sur un plateau depuis près d’une décennie.
  • Les seules régions où la part du fossile dans la production d’électricité augmente encore sont l’Asie et le Moyen-Orient.

Pic des émissions ?

Et maintenant ? 2023 pourrait être une année charnière.

  • Cette année 2023 pourrait être la première année où les émissions mondiales du secteur de l’électricité diminueraient, si la croissance de l’énergie propre se poursuit.
  • Dans sa précédente analyse, Ember estime toutefois que les conditions hydroélectriques défavorables au premier semestre 2023 ont stabilisé les émissions.
  • Mais il est encore possible d’atteindre cet objectif en 2023, et si pas, ce sera « probablement » pour 2024, assure le think tank.


En 2022, la production d’électricité représentait 41 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), soit 18,4 milliards de tonnes d’équivalent CO2. Elle est suivie par les transports (24 %) et l’industrie (19 %), selon l’AIE.

« Peu de gens réalisent à quel point le secteur énergétique de nombreux pays est déjà bien engagé dans une phase de déclin des énergies fossiles. Pour de nombreux pays, cela s’est produit simultanément à une demande croissante d’électricité. Le succès du solaire et de l’éolien est tel que le pic est proche même dans de nombreuses économies émergentes clés. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de déclin des énergies fossiles dans le secteur énergétique mondial. »

Dave Jones Global Insights Lead, Ember.
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