18 mois et de nombreux décès évitables plus tard: une lueur d’espoir pour les pays en développement pour la production de vaccins anti-covid

Après 1 an et demi de discussions, l’Union européenne, l’Afrique du Sud et les États-Unis sont enfin parvenus à un compromis concernant la dérogation aux droits de propriété intellectuelle sur les produits contre le coronavirus, rapporte le média Politico.

De nombreuses morts auraient pu être évitées, notamment dans les pays pauvres, si les fabricants avaient pu répliquer les vaccins, tests et outils de diagnostic contre le coronavirus sans craindre d’enfreindre les brevets des sociétés pharmaceutiques qui les avaient développés. C’est le point de vue défendu par les partisans d’une dérogation aux droits de la propriété intellectuelle sur les produits permettant de lutter contre le Covid-19. Il aurait été sans doute ainsi plus facile de contenir le coronavirus durant les plus hauts pics de la pandémie. Mais vaux mieux tard que jamais, comme on dit, non sans une note de cynisme.

L’UE, l’Afrique du Sud et les États-Unis sont parvenus à un compromis dans ce dossier, dix-huit mois après avoir entamé les discussions. À noter que seuls les vaccins sont concernés par ce compromis.

Les pays en développement qui ont exporté moins de 10% de doses de vaccins en 2021 pourront autoriser l’utilisation de vaccin breveté contre le Covid-19 sans le consentement du propriétaire du brevet, rapporte Politico. De quoi accélérer la production de vaccins.

Une lueur d’espoir

Avant de sabrer le champagne, le texte doit encore recevoir l’accord des pays membres de l’Union européenne, ainsi que celui des autres membres de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce. Reste à voir si les nombreux pays – dont ceux de l’OMC, de l’UE et le Royaume-Uni – qui s’étaient fortement opposés à cette dérogation ont depuis changé d’avis.

Mais d’après Adam Hodge, porte-parole du bureau du représentant américain au commerce, le compromis, fruit d’un processus long et difficile, est sur la bonne voie pour donner un résultat concret et significatif. « Aucun accord sur le texte n’a été conclu », a-t-il tout de même précisé.

Les vaccins, oui, et le reste ?

Ce compromis est une percée significative, mais cela reste malgré tout insuffisant pour les partisans d’un accès mondial plus large aux traitements contre le coronavirus. Car, ce compromis ne concerne pour l’heure que les vaccins.

James Love, directeur de Knowledge Ecology International, qui juge cette dérogation limitée aux vaccins « épouvantable », a rappelé que l’utilisation non volontaire des brevets était autorisée « même sans négociation préalable avec les titulaires de brevets en cas d’urgence ou de pandémie ».

Pour l’instant, renoncer aux droits de propriété intellectuelle des tests et procédés thérapeutiques contre le coronavirus ne semble pas à l’ordre du jour.

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