L’Union européenne devait s’accorder sur la répartition d’une avance de livraison de 10 millions de doses de vaccin acceptée par Pfizer-BioNTech pour le deuxième trimestre. Sur fond de campagnes de vaccination qui patinent, la tâche s’annonçait complexe pour l’UE… Et ce fut le cas. Voici comment cette manne vaccinale sera finalement répartie.
Après deux jours de négociations, les États membres de l’UE sont finalement parvenus à un accord de répartition pour les 10 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech dont la livraison a été avancée au deuxième trimestre, a-t-on appris jeudi soir. Les vaccins en question font partie d’une commande de 100 millions de doses qui ne devait initialement être livrée dans son intégralité qu’au troisième trimestre.
Au final, 24 États membres ont convenu de jouer la carte de la solidarité au profit de 5 d’entre eux, particulièrement à la traîne dans leur campagne de vaccination. Il a été décidé de réserver 2,854 millions de doses pour la Bulgarie, la Croatie, l’Estonie, la Lettonie et la Slovaquie, et ce en plus de leur part de la clé de répartition liée à la taille de la population.
Les 6,66 millions de doses restantes seront réparties normalement, au prorata de la population, entre les 19 États membres qui ont fait preuve de solidarité. La Belgique, qui fait partie de ce groupe, devrait recevoir environ 2,5% de ces doses, soit quelque 180.000 vaccins, a indiqué jeudi soir le Premier ministre, Alexander De Croo.
Trois cavaliers seuls
Reste un ‘trou’ de plus ou moins 500.000 doses, qui résulte du cavalier seul décidé par trois membres de l’UE: l’Autriche, la Slovénie et la République tchèque. Ces trois pays ont exigé de recevoir leur part complète des 10 millions de doses au prorata de leur population.
Dans le cas de l’Autriche, l’intransigeance du chancelier Sebastian Kurz lui a permis de glaner 199.000 doses au lieu de 139.000, soit un avantage de 60.000 doses. De quoi justifier ce manque de solidarité et risquer un éventuel retour de bâton ? L’avenir le dira.
Quant à la Slovénie, elle ‘donne un mauvais signal avant sa présidence de l’UE’, à partir du 1er juillet prochain, estime un diplomate européen auprès de l’AFP.
La République tchèque, enfin, aurait pu bénéficier du mécanisme de solidarité européen, mais Prague a refusé un compromis jugé ‘insuffisant’, et s’est contenté d’exiger sa part au prorata de sa population. Une position inflexible qui lui aurait fait perdre environ 143.000 doses.
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