Y aura-t-il une saison de ski ? France, Italie, Autriche et Suisse se positionnent

C’est une quasi-certitude, la France et l’Italie n’ouvriront pas leurs stations de ski avant la nouvelle année. Emmanuel Macron évoque janvier, Giuseppe Conte veut mettre en place une approche européenne.

Parmi les annonces du président de la République français, une phrase n’aura pas échappé aux fans de glisse: ‘À propos des stations de sports d’hiver, une concertation a été engagée, les décisions seront prises bientôt. Mais il me semble impossible de privilégier une ouverture pour les fêtes de fin d’année, mais plutôt mi-janvier.’

Il s’agira sans doute du meilleur des cas. Il ne surviendra que si l’Hexagone ne connait pas de 3e vague après les fêtes de fin d’année, durant lesquelles les Français pourront se réunir et ne pas respecter le couvre-feu allant de 21h à 7h.

Le Premier ministre italien ne veut pas non plus célébrer Noël sur les pistes de ski. Il souhaite à tout prix éviter le scénario du printemps dernier, en partie responsable de la première vague désastreuse en Italie. On se souvient que de nombreux clusters provenaient des après-ski du Tyrol du Sud.

Une approche européenne

Giuseppe Conte plaide pour une approche européenne. Il a déjà abordé le sujet avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. ‘Si les pistes devaient rester fermées, cela devrait s’appliquer dans toute l’Europe’, a déjà fait pression le gouverneur de la région alpine de la Vénétie dans le journal La Repubblica. ‘Ce serait une blague inacceptable de fermer les pistes en Vénétie alors que les gens skient joyeusement de l’autre côté de la montagne’, a-t-il réagi tout tirant la sonnette d’alarme: ‘Une saison sans sport d’hiver est un suicide collectif pour les régions de montagne.’ Le gouverneur de la province de la Ligurie parle même de 120.000 emplois en danger rien que dans sa province.

La France ne semble pas contraire à cette concertation. L’Autriche entend plutôt faire cavalier seul ou demandera à l’Europe de payer. ‘L’industrie du tourisme en Autriche est constituée de sports d’hiver’, a déclaré le ministre autrichien des Finances, Gernot Bluemel, dans un communiqué de presse. ‘Si l’UE veut vraiment une fermeture générale, elle doit payer pour cela.’ Selon le trésorier autrichien, une interdiction de la pratique de sports d’hiver pendant les vacances de Noël ferait perdre à son pays environ 2,4 milliards d’euros de revenus. Dans ce cas, il propose que l’UE rembourse 80% par la suite.

Enfin, il y a le cas particulier de la Suisse, pas rattachée à l’UE. À l’heure d’écrire ces lignes, il est déjà possible de skier en Suisse. Même si une autre contrainte vient se dresser dans les montagnes: le manque de neige. Les responsables des stations suisses le savent déjà: ‘Ce ne sera pas une année record’. Déjà fortement impactées l’hiver et le printemps dernier, les réservations affichent un recul de 20 à 30%. Faute de ressortissants étrangers, les Suisses compteront sur les… Suisses.

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