Wirecard: ‘Des indices clairs d’une fraude de grande envergure, avec une volonté de tromperie’

Le cabinet EY, chargé de l’audit des comptes de la société de paiements en ligne Wirecard plongée dans un vaste scandale de falsification de ses bilans financiers, voit des ‘indices clairs d’une fraude de grande envergure’, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Pour le cabinet, qui a refusé de certifier le bilan de la société pour 2019, il existe ‘des indices clairs d’une fraude de grande envergure, impliquant plusieurs parties dans le monde et diverses institutions, avec une volonté de tromperie’.

Le vaste scandale financier en Allemagne autour de Wirecard a encore gagné en ampleur jeudi, la société de paiement en ligne déposant son bilan.

Descente aux enfers

Wirecard et ses 6.000 salariés vivent une descente aux enfers accélérée depuis que la société – cotée à l’indice vedette de la Bourse de Francfort – a révélé lundi qu’une somme de 1,9 milliard d’euros inscrite à son bilan, et censée provenir de banques aux Philippines, n’existait en fait ‘très probablement’ pas.

Après la démission du PDG Markus Braun, l’effondrement du cours de l’action et des poursuites judiciaires enclenchées, se profile désormais la menace de liquidation.

Wirecard a annoncé jeudi déposer le bilan devant le tribunal de commerce de Munich, là elle a son siège, en raison de ‘la menace d’insolvabilité et de surendettement’ affectant sa maison mère. En clair, les banques créancières qui la maintenaient sous perfusion financière ont manifestement décidé de fermer le robinet.

Restructuration ou liquidation

Elles ont le droit d’annuler des prêts de plus de deux milliards d’euros, dès lors que Wirecard n’est pas en mesure de présenter un bilan certifié pour l’année dernière.

La presse allemande évoque jeudi un mouvement de désertion de clients de Wirecard, de nature à aggraver sa situation financière déjà précaire.

La justice peut désormais opter pour l’ouverture d’un règlement judiciaire, pouvant permettre à la société de se restructurer, ou bien sa mise en liquidation s’il n’y a aucun espoir de reprise.

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