Warren Buffett perd celui qu’il considérait comme son successeur et l’un des meilleurs investisseurs de tous les temps

Au sein de son conglomérat Berkshire Hathaway, Warren Buffett dispose de quelques poulains de haut vol. C’était certainement le cas de Louis Simpson, décédé ce samedi à l’âge vénérable de 85 ans. Il était l’un des plus fidèles lieutenants de l’oracle d’Omaha, en termes de sélection des actions.

Simpson gérait les investissements de Geico, une filiale de Berkshire Hathaway spécialisée dans l’assurance. Le protégé de Warren Buffett est parvenu avec son fonds d’investissement à battre le S&P 500 18 fois sur les 25 dernières années, entre 1979 et 2009. Il a même rapporté en moyenne 20,3 % par an entre 1980 et 2004.

Warren Buffett se gardait bien de vanter les mérites de Simpson, « parce que sa performance a rendu la mienne mauvaise », plaisante-t-il en se remémorant son comparse. Dans de nombreuses newsletters aux investisseurs, Buffett a en réalité loué les capacités de Simpson à de nombreuses reprises. Il considérait même Simpson comme son potentiel successeur au sein de Berkshire Hathaway si lui et Charlie Munger avaient été contraints de rendre leur tablier.

Simpson a finalement fait un pas de côté en 2009, préférant développer son propre chemin, plus calme, en fondant SQ Advisors qui s’occupait principalement des fortunes de la famille et d’amis proches. « Je me suis mis à la retraite un seul jour. Je serais probablement devenu fou, et ma femme aussi, si j’étais resté là à ne rien faire. »

Business Insider et Bloomberg ont répertorié quelques phrases qui montrent combien Buffett estimait son collègue.

  • « Avec Lou Simpson, Geico a le meilleur gestionnaire d’investissement dans le domaine des dommages. » (1982)
  • « Lou a la rare combinaison de caractéristiques capricieuses et intellectuelles qui produisent des performances d’investissement à long terme exceptionnelles. Opérant avec un risque inférieur à la moyenne, il a généré des rendements qui ont été de loin les meilleurs du secteur des assurances. » (1984)
  • « C’est un peu embarrassant pour moi, le responsable des investissements chez Berkshire, de faire la chronique des performances de Lou chez Geico. Ce ne sont pas seulement des chiffres formidables mais, tout aussi importants, ils ont été réalisés de la bonne manière. Lou a toujours investi dans des actions ordinaires sous-évaluées qui, individuellement, étaient peu susceptibles de lui présenter une perte permanente et qui, collectivement, étaient presque sans risque. » (1986)
  • « Lou adopte la même approche conservatrice et concentrée des investissements que le nous faisons chez Berkshire, et c’est un énorme avantage pour nous de l’avoir à bord. Sa présence sur les lieux nous assure que Berkshire a un professionnel extraordinaire immédiatement disponible pour gérer ses investissements si quelque chose devait arriver à Charlie et moi. (1995)
  • « Il y a très peu de gens que je laisserais gérer l’argent pour les entreprises que nous contrôlons – c’est un sur mille ou quelque chose comme ça. Mais nous sommes ravis, dans le cas de Lou. » (1996)
  • « C’est un jeu d’enfant pour Lou d’être intronisé au Hall of Fame des investissements. » (2004)
  • « J’apprends généralement les transactions de Lou environ dix jours après la fin de chaque mois. Parfois, je suis silencieusement en désaccord avec ses décisions. Mais il a généralement raison. » (2005)
  • « Lou est un investisseur de premier ordre avec une expérience exceptionnelle à long terme dans la gestion du portefeuille d’actions de Geico. Si je devais mourir bientôt, il me remplacerait magnifiquement. » (2006)
  • « Lou n’a jamais été du genre à faire la publicité de ses talents. Mais je le ferai : en termes simples, Lou est l’un des grands investisseurs. Il va nous manquer. » (2010)

Le secret de Simpson ? « J’essaie de lire attentivement tous les documents de l’entreprise [dans laquelle je pourrais investir », explique en 2010 Simpson au Chicago Tribune. « Nous essayons de parler aux concurrents. Nous essayons de trouver des gens qui connaissent mieux l’entreprise que nous. Nous ne nous appuyons pas sur les recherches générées par Wall Street. Nous faisons nos propres recherches. Nous essayons de rencontrer le top management. »

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